5 leçons, Fan Ho Genaro Bardy 5 leçons, Fan Ho Genaro Bardy

5 leçons de photographie avec Fan Ho

Fan Ho, photographe chinois né en 1931 et surnommé le “Cartier-Bresson de l’Est” a photographié Hong-Kong avec une poésie visuelle inégalée. Il a découvert la photographie à l’âge de 14 ans et a rapidement développé un style distinctif mêlant ombres et lumières avec une grâce que l’on qualifie parfois de cinématographique. 

Son œuvre, principalement en noir et blanc, est concentrée sur la vie urbaine. Elle marque l’histoire de la photographie avec des images qui traversent les âges. Reconnu pour son approche intuitive, Fan Ho a exploré les rues et les quartiers populaires, en proposant des instants plein d’émotions et faisant de lui une légende et une source d’inspiration incontournable dans le monde de la photographie. 

Aujourd’hui, nous découvrons sa philosophie à travers 5 de ses citations.

5 leçons de photographie avec Fan Ho

  1. Les yeux, le cerveau et le cœur

« Les bonnes photographies ne sont pas prises avec un appareil photo. Elles proviennent de vos yeux, de votre cerveau, de votre cœur, et non d’un quelconque équipement. »
— Fan Ho

Qu’est-ce qui fait un vrai photographe ? Son équipement ou son regard ? Le processus créatif est à la fois complexe et très simple. Ce que l’on voit nous touche le cœur, on l’interprète et essaye d’en rendre compte.

Selon Fan Ho, Les yeux sont le premier outil du photographe. L’objet de la photographie est d’analyser et de sélectionner les moments qui méritent d’être capturés. Les photographes anticipent des moments où tous les éléments s’alignent parfaitement. 

Le cerveau, lui, interprète, il comprend et décide du moment précis pour déclencher l’obturateur. Quand on prend des photos, le plus simple est parfois de débrancher le cerveau, de ne pas trop réfléchir et de laisser l’intuition s’exprimer. 

Enfin avec le cœur, tout cela prend du sens. Cette phrase rappelle directement celle d’Henri Cartier Bresson, qui disait qu’une photo était un alignement entre les yeux la tête et le coeur. C’est la photo qui nous saisit et qui nous force à déclencher.

Fan Ho

Fan Ho

Fan Ho

Fan Ho

2. La passion est une amorce

« L’œuvre d’un individu doit être empreinte de passion et elle doit laisser transparaître ses émotions ! »
— Fan Ho

La passion est souvent le point de départ de toute démarche artistique. Pour moi la passion est nécessaire mais pas suffisante. Pour arriver à laisser parler ses émotions en photographie, il va être nécessaire quand on débute de travailler beaucoup, avec consistance et persistance, pour que la pratique photographique devienne complètement naturelle. Le volume de travail peut paraître assez vertigineux quand on débute, et sans passion il sera probablement difficile de se résoudre à continuer ce travail sur la durée.

La passion est parfois dévorante, elle peut nous pousser dans nos derniers retranchements, au point d’oublier tout ce qui s’en échappe. Au même titre que l’écriture, la photographie devient alors un exutoire, un moyen d’exprimer ses émotions les plus profondes. Comme les écrivains qui ressentent ce besoin irrépressible d’écrire, la passion peut nous pousser à photographier toujours plus. Mais c’est bien la discipline et le volume de travail qui nous fera progresser.

Fan Ho

Fan Ho

Fan Ho

3. Le mirage de l’authenticité

« Mes photos de rue réalistes sont rarement sélectionnées. L’esthétique picturale et les images avec un sens de l’humour restent la clé pour les photos de salon, mais je m’attends à ce que des changements se produisent bientôt. En attendant, je vais juste continuer à essayer. »
— Fan Ho

Fan Ho évoque ce paradoxe bien connu des photographes avec un peu d’expérience : les photos qui plaisent le plus sont souvent différentes de celles qu’affectionne particulièrement le ou la photographe. On se retrouve parfois sur une ligne de crête, entre satisfaire le plaisir facile d’une audience acquise, ou chercher ce qui nous intéresse profondément, avec une totale authenticité.

Mais qu’est-ce que c’est qu’être authentique ? C’est être fidèle à ce que l’on a vu, c’est mettre en valeur son sujet pour satisfaire son ego, ou c’est poursuivre une idée et tordre le monde pour qu’il ressemble à cette idée ?

Il n’y a pas de réponse facile. Tout ce que nous pouvons faire comme photographe, c’est essayer et décider ensuite. Ou ne pas décider du tout et se laisser porter par l’aléatoire, par la sérendipité. Mais je crois que dans une œuvre significative comme celle de Fan Ho, la personnalité de l’artiste finit toujours par transparaitre, qu’il ait du succès ou non.

L’ennemi, à l’époque de Fan Ho ou dans la nôtre, c’est s’abandonner au seul plaisir pictural, aujourd’hui matérialisé dans les likes sur Instagram.

Fan Ho

Fan Ho

Fan Ho

4. Le noir et blanc pose une question

« Je préfère les photographies en noir et blanc, ce n’est pas que je ne prends pas de photos en couleur. Les couleurs ne s’inscrivent pas bien dans mon monde, le noir et blanc m’offrent une distance. Une sorte de distance par rapport à la vie réelle, je pense que cette distance est très importante. La vie réelle est multicolore mais le noir et le blanc offrent un sentiment de détachement, il permet aux spectateurs de développer leurs propres réponses et offrent l’espace et la profondeur pour réfléchir et contempler mes idées. »
— Fan Ho

Le noir et blanc élimine la distraction des couleurs et peut amener le spectateur à se concentrer sur la scène, sur la lumière, la texture et la forme. Il permet de mettre une distance émotionnelle nécessaire à une réflexion plus profonde. 

Peut-être que les photographies en noir et blanc posent une question, alors que la couleur apporte une réponse. Une question sera toujours plus évocatrice qu’une vérité.

Pour certains clichés, le noir et blanc joue un rôle essentiel dans la narration visuelle. C’est une invitation à voir au-delà de l’évident, à ressentir la ville et ses habitants à un niveau viscéral. Nous pouvons voir le noir et blanc comme une méditation visuelle.

Fan Ho

Fan Ho

Fan Ho

5. Apprenti toute sa vie

« Quel est le secret de l’art de la photographie ? C’est expérimenter, expérimenter et expérimenter sans fin. »
— Fan Ho

Fan Ho, maître de la lumière et de la composition, met en exergue l’importance de l’expérimentation dans la photographie. Mais que doit-on pratiquer / essayer ? Jouez avec des angles inattendus, explorez différents moments de la journée pour la lumière ou encore trouvez des manières innovantes d’interagir avec vos sujets ! 

En tant que photographe, il est primordial de chercher une narration visuelle profonde. Pour ce faire, vous devez expérimenter afin de découvrir de nouvelles façons de raconter des histoires. 

Fan Ho suggère également qu’on ne termine jamais d’apprendre : autant techniquement que conceptuellement. C’est par cette exploration qu’on affine notre style et notre vision afin de découvrir ce qui nous fait le plus réagir. L’expérimentation est le cœur du processus créatif.

Repoussez vos limites, découvrez de nouvelles perspectives et devenez un apprenti toute votre vie !

Fan Ho

Fan Ho

Fan Ho

Fan Ho

Fan Ho nous laisse un héritage intemporel, une fenêtre sur le passé qui continue d’inspirer et d’influencer le monde de la photographie contemporaine. À travers ses images emblématiques et ses paroles pleines de sagesse, il a su transmettre les principes fondamentaux de la photographie : de l’importance de l’observation, la passion comme moteur créatif, l’audace de l’expérimentation et l’engagement envers l’authenticité. 

Lire la suite