Genaro Bardy Genaro Bardy

Le Chant du Possible

Paris, novembre 2024

Dans les différentes approches que je propose pour progresser dans la pratique de la photographie, celle qui me semble la plus difficile à appréhender tout en étant probablement la plus efficace est : analyser le travail et s'inspirer de la photographie de grand.e.s photographes qui ont commencé avant nous.

Parfois, Il devient particulièrement difficile d'expliquer aux photographes ce qui ne va pas dans leurs photos. C'est une question d'équilibre, de justesse dans la scène. Parfois, c'est un simple détail qui rend une photo passable ou médiocre et le relever pourrait laisser penser que c'est un seul élément qui change tout... Et puis, entendre a longueur de temps que ses photos ne fonctionnent pas peut être décourageant. Ce cas est arrivé cette semaine dans un entretien individuel, avec une photographe qui est manifestement sur un plateau en terme de qualité de sa production photographique.

Élever son niveau d’exigence

Pour franchir ce palier dont on ne voit pas la marche, j'ai choisi ici d'identifier trois photographes dont je trouvais le travail approchant de cette photographe, pour lui montrer ce qu'il est possible de faire dans le style de photographies que je crois avoir identifié chez elle. L'idée est de sortir du commentaire sur de simples détails, et de voir ce que ça fait quand on pousse encore un peu plus son niveau d'exigence.

Le principal problème de cette méthode : on peut se sentir submergé et ne pas se sentir capable d'atteindre cette qualité. C'est tout l'inverse que j'espère. Il faut se souvenir que les grands photographes, comme nous tous, font un volume invraisemblable de photos médiocres pour arriver à obtenir les quelques photos qui passeront l'épreuve du temps. Ces photos qui arrivent jusqu'à nous, c'est la crème de la crème de la crème, mais nous sommes tous capables d'obtenir cette qualité si on aborde la pratique avec le bon état d'esprit, et que l'on élève son niveau d'exigence et de sélection.

L'idée ici est de voir jusqu'où on peut aller, d'observer et de s'inspirer du chant du possible. Se laisser bercer par l'absolue beauté d'une photographie que l'on rencontre, de choisir de l'analyser en profondeur et de se demander comment est-ce que l'on pourra essayer d'obtenir des résultats comparables.

C'est une méthode qui peut sembler compliquée, mais ils suffit pour ça d'explorer et d'étudier vraiment une photographie, et je propose ensuite d'ouvrir un livre ou de regarder une vidéo juste avant d'aller photographier, pour laisser cette petite musique, ce chant du possible, s'infuser et inspirer notre pratique. Et je commence alors à voir des choses que je n'aurais pas vues avant.

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L’homme orchestre

Un photographe professionnel est un homme orchestre. Quelle que soit sa spécialité, les genres pratiqués ou les clients qui lui font confiance. C’est vrai en 2021, mais c’était certainement le cas depuis les débuts de la photographie, en tout cas pour des photographes indépendants.

Il faut être capable de mener une activité d’entreprise seul en gardant une démarche personnelle, puisque elle seule permet de se différencier, ou simplement d’avoir des photographies à montrer.

Depuis 10 ans, les métiers que j’ai occupé sont nombreux :

  • Photographe de voyage, de rue, de villes, d’événements, de voitures, de mariages, culinaire, portraitiste, journaliste et combien d’autres…

  • Écrivain, journaliste, blogueur quand j’ai besoin d’écrire pour moi ou pour les autres.

  • Community Manager, ce mot fourre-tout pour dire qu’il faut savoir créer un site web et développer une présence, voire une communauté sur les réseaux 365 jours par an.

  • Entrepreneur, commercial, comptable, mais surtout stratège ou marketeur (quel horrible mot) quand il s’agit d’atteindre des objectifs de chiffre d’affaires.

  • Et aussi, travailler avec des galeries, monter des expos, développer des projets avec des startups (Artpoint) ou des grosses machines (Yellow Korner), éditer des livres ou des magazines.

  • Guide de voyage dans une dizaine de pays.

  • Enseigner, écrire des cours, développer la créativité chez d’autres et accompagner le développement personnel en photographie, amateure ou professionnelle.

Jamais je n’aurais imaginé être capable de faire tout cela, JAMAIS. Tout ce que je voulais, c’était faire des photos et espérer que certains soient assez fous pour m’en commander. J’ai réalisé très tard dans ma vie que c’était tout ce que je voulais faire, et rien d’autre. Dix ans plus tard, j’ai toujours mon appareil à portée de main et le même plaisir d’essayer de voir des belles choses ou de les montrer quand une photo est réussie.

Ce que cette liste ne dit pas, c’est d’abord que ces métiers ne se font pas tous en même temps, dans la même année ce serait impossible. Ensuite, ce qu’elle ne montre pas c’est l’aide que j’ai pu trouver chez d’autres photographes. Dans des livres souvent, et dans des discussions parfois. J’ai eu la chance de passer du temps avec beaucoup de photographes qui ont réussi, grâce à eux je me suis forgé des convictions et ai trouvé des méthodes que j’ai pu adapter à ma pratique ou à mes besoins.

On a toujours besoin d’un plus grand que soi, c’est ce que décrit très bien Robert Greene dans le livre “Mastery - Atteindre l’excellence” : pour progresser, il faut absolument s’appuyer sur d’autres. Encore cette année, j’ai choisi d’être aidé pour le projet développé pendant ma résidence artistique à Port-Fréjus, pour son écriture et pour l’édition du livre qui sortira l’année prochaine.

L’année dernière, je profitais du premier confinement pour demander une lecture de portfolio à un photographe que j’admire absolument. Cette lecture de portfolio m’a coûté cher, mais je n’en regrette pas un seul centime, elle a été l’occasion d’une prise de conscience qui m’a fait franchir une nouvelle étape.

Et depuis cette année, j’ai la chance d’avoir pu me mettre dans la peau de celui qui enseigne, de celui qui aide d’autres photographes à progresser. Quand je proposais mon programme de Mentorat, j’allais dans l’inconnu. Je n’avais jamais eu ce rôle et j’espérais que tout le monde puisse progresser de manière notable. Je peux maintenant dire que tous les participants ont progressé, d’abord dans leur photographie. Pour certains, leur carrière à décollé grâce aux projets développés pendant ce mentorat.

Je sais que ce programme peut faire une différence.

Et si vous êtes curieux, vous pouvez commencer par une lecture de votre portfolio.

Paris - Aout 2021 - Photo Genaro Bardy

Paris - Août 2021 - Photo Genaro Bardy

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