Ma première ville déserte
Novembre 2014, Paris.
En quelques semaines, je sens que ma vie a changé. Je reviens d'un voyage à New-York et Londres où j'ai filmé des entretiens de directeurs d'hôtels pour le projet d'un ami. C'est un projet ambitieux, compliqué à produire, qui est surtout séparé en deux temps, nous devons le terminer en janvier quelques semaines plus tard en Asie et au Moyen-Orient.
Pour la première fois de ma jeune carrière de photographe j'ai de quoi travailler pendant plusieurs mois. Jusque là je n'ai eu que des petites missions, trop rares pour que je puisse dire que la photographie est ma profession. C'est en arrivant à Paris que je prends la meilleure décision de cette nouvelle vie.
Pont des Arts - Desert in Paris, 2014 - Photo Genaro Bardy
Point de non retour
Je vais annoncer à tous ceux que je croise que je suis photographe. Je suis en plein syndrome de l'imposteur, mais je sens que c'est le moment où jamais. Je change tous mes profils sur les réseaux sociaux, Facebook, Linkedin, Instagram, Twitter. Je refonds totalement mon site et prépare des portfolios pour intéresser des clients potentiels dans le secteur du tourisme ou du voyage.
Instantanément, des contacts anciens d'agences de communication qui font le gros de mon réseau me proposent des projets. Je commence à remplir l'agenda de portraits, reportages ou de petits films publicitaires. J'appuie encore plus cette décision en proposant à tous ceux que je rencontre de travailler gratuitement si leurs moyens sont trop limités. Mon objectif est de travailler au maximum. En quelques semaines je travaille 7 jours sur 7, et j'ai toujours un projet à communiquer pour intéresser de nouveaux clients.
Quai des Orfèvres - Desert in Paris, 2014 - Photo Genaro Bardy
Point de côté
Mais cette période de l'année est particulière, je n'ai rien à faire pour les deux dernières semaines de décembre, avant de repartir filmer ce premier gros projet. La déduction est évidente : je vais travailler sur un projet personnel, sur des photos qui j'espère pourraient intéresser un public plus large.
Dans mes lectures, je note qu'un bon moyen de commencer est de d'abord travailler en bas de chez soi, ce sera donc Paris. Et je commence à penser aux photos qui ont eu le plus de succès depuis que je partage mon travail. Je le sais bien, ce sont les photos prises la veille d'un ouragan à New York en 2011, quand la ville se vidait avec le couvre feu. Certaines photos avaient alors été beaucoup partagées, au point d'arriver en page d'accueil de Flickr.
La question se pose alors : comment arriver à obtenir des photos de Paris désert ? Je vais faire ces photos pendant les fêtes, peut être que la nuit de Noël les gens sont chez eux et personne ou presque n'est dehors. Essayons.
Pont Alexandre III - Desert in Paris, 2014 - Photo Genaro Bardy
Point de bascule
Il est impossible de décrire le sentiment de joie intense que j'ai ressenti cette nuit de Noël. Je trouvais les photos incroyables, j'étais persuadé que ces photos allaient me lancer et me permettre de vivre longtemps de la photo. Ce que je ne savais pas, c'était les chemins de traverse qu'elles allaient prendre.
J'ai écrit à tous les magazines auxquels j'ai pu penser, du plus prestigieux au plus anodin. Le problème n'était pas tant les réponses négatives, en réalité je n'ai reçu AUCUNE réponse. L'hiver avançait et je n'imaginais pas ces photos prises à Noël être publiées en été. J'ai alors fait ce que je savais faire : les publier sur Facebook, sur mon blog, et les proposer gracieusement à un seul gros blog, en espérant qu'il soit partagé.
Le premier jour de publication des photos de Paris Désert, alors que je commençais à écrire aux amis pour qu'il partagent cet article, j'ai été totalement dépassé. Les photos étaient reprises par une quantité invraisemblable de blogs, notamment Fubiz dont je rêvais en secret depuis si longtemps. Le lendemain des médias "classiques" et beaucoup plus puissants prenaient le pas. L'album Facebook faisait 50 000 vues en quelques jours, les articles avaient jusqu'à 10 000 partages, j'avais du mal à répondre à tout le monde.
Quand je commençais la photographie, je rêvais que des photos fassent le tour du monde. Deux ans plus tard, New York désert était repris par près de 200 articles en 12 langues. Ce sont les photos qui m'ont permis les rencontres et presque tous les projets de mes premières années de photographe.
Et je sais que ces photos existent avec ma décision de travailler coûte que coûte, de produire toujours plus et tout le temps, puis avec la décision de les distribuer gratuitement pour qu'elles puissent être vues.
Pont d'Iéna - Desert in Paris, 2014 - Photo Genaro Bardy
Place du Tertre - Desert in Paris, 2014 - Photo Genaro Bardy
Desert in the City - Hardcover Book
https://www.youtube.com/watch?v=u-3-UFqCTbMVous pouvez découvrir le livre Desert in the City à cette adresse : http://bit.ly/desert-in-the-city
Desert in New York - une histoire de pari
Le projet Desert in the City est d'abord un pari. Quand je l'initiais il y a 2 ans et demi je cherchais un projet personnel qui puisse m'occuper dans une période creuse de ma nouvelle activité professionnelle, j'avais une intuition mais aucune certitude. Ma nuit de noël à Paris était improvisée, sans aucun repérage.J'étais instantanément satisfait du résultat, mais les jours qui ont suivi m'ont plutôt indiqués que ce pari était perdu. J'envoyais des propositions de publications à tout ce que la presse française compte de magazines ou d'hebdomadaires. Nombre de réponses : zéro. Zip. Nada. Parce que les photos étaient prises à Noël et que je trouvais qu'elles n'auraient aucun sens en été, je prenais un autre pari : ne les proposer qu'à un seul blog et attendre. Le succès était fulgurant, j'ai eu du mal à suivre le nombre de reprises et les sollicitations qui ont suivi.Desert in London était un nouveau pari, en essayant de reproduire cette expérience dans une ville que je connais très peu pour les prises de vues, dans un pays où je ne connais personne pour sa promotion. Depuis cette étape je ne pense qu'à une seule ville : New York. J'y pense depuis toujours en fait, puisque ce sont de vieilles photos de New York avant un ouragan qui m'ont inspiré ce projet.2 ans que j'espère y retourner.1 an à en rêver.6 mois à préparer et à me demander comment je vais pouvoir répondre au défi technique des grattes-ciel sur un projet où je me force à montrer la terre ferme.7 jours de repérages sur place.Et le jour du départ, à quelques heures du décollage, l'appel inattendu d'un ami qui vient de s'installer à Montréal, Matthieu. C'est lui qui a fait un nouveau pari, en décidant en quelques minutes de me rejoindre et de me suivre sur une nuit glaciale à New York.Nous travaillons en ce moment à la sortie du projet, il demande maintenant beaucoup de préparation avant de pouvoir montrer les photos. Mais ça arrive, vite. Le 9 février prochain pour exact.Musique : Little Things - Employee of the Year (album sur iTunes)Prises de Vues et Montage : Matthieu Blanco
Streets of New York
Ca y est. Je suis retourné à New York pour le projet auquel je pense depuis 2 ans et qui est rendu possible par ceux qui l'ont soutenu en début d'année : Desert in New York. C'est un sentiment bizarre, j'ai tellement anticipé ces 10 jours, pensé au matériel qui serait nécessaire pour réussir les photos, prévu le parcours et espéré qu'il n'y ait vraiment personne...Je peux le dire maintenant, je suis assez fier des photos qui sont au niveau de mes espérances. Je suis même autant excité qu'au lendemain de Noël il y a 2 ans, quand ce projet n'était qu'une idée et une 15aine de belles photos. J'aimerais pouvoir vous les montrer dès maintenant, mais il n'est pas encore temps. Février si tout va bien, avec un format ambitieux qui demande de la préparation.La production de ce projet demande maintenant une grosse semaine de repérages pour anticiper un maximum de clichés et pouvoir le compléter en 2 nuits. Cela me donne l'occasion de photographier la ville aussi dans la rue, ce que le travail de commande amène rarement. Une semaine dans la rue avec les New Yorkais, avec pas mal de touristes aussi parce que les lieux choisis sont souvent emblématiques.La photo de rue, quel bonheur. Je crois que c'est pour cette partie que j'aime le plus ce métier : simplement découvrir des scènes et aller de temps en temps vers des rencontres aléatoires. Le travail sur Desert in the City à New York m'obligeais à monter une optique trèèèès large la plupart du temps (Sigma 12-24mm pour les curieux). Ce qui donne une approche très différente en photo de rue, une nouvelle manière de regarder New York que j'aime tant.Voici donc les rues de New York telles que je les ai vues en ce Thanksgiving 2016. J'espère qu'elles vous plairont.
Camera Bag - Gear List for Today
Je suis en tournage aujourd'hui, toujours sur le même projet que j'espère pouvoir vous présenter de manière complète à la fin du mois.Avec Cyril de WeAreStoryTellers, nous allons produire :
- Des timelapses
- Quelques images de Paris un jour de soldes
- le making of du projet en question
C'est l'occasion de lister le matériel utilisé, peut être que ça intéressera quelqu'un et je pourrai toujours cité cette liste en référence.
- Sac photo Whistler BP 450 AW de Lowepro
- La meilleure marque pour les sacs photos. Il fait froid, nous allons beaucoup bouger donc j'opte pour la version outdoor, plus robuste mais moins pratique pour l'ordinateur.
- Boitier Canon 6D
- Optique Sigma 24-70mm HSM EX - C'est le grand angle qui sera utilisé ici.
- Boitier de secours Canon 5D MkII
- Filtre Rodenstock Digital Vario ND Extended - pour pouvoir baisser la vitesse d'exposition sans perte de qualité d'image.
- Télécommande filaire Starblitz
- Trepied Manfrotto 290 Xtra
- Macbook Pro 13"
- Disque dur G Technology G-Drive Ev Atc Tbolt 1tb
- La seule marque de disque dur que j'utilise, qui garantit les meilleures performances avec une durée de vie extrême, dans un boitier de protection incassable (chute de 10m sans problème) et étanche avec connectique Thunderbolt pour travailler comme à la maison.
- Pour le making of : Sony RX 100 MIII
Londres - Repérages
Je suis en train de préparer un projet qui m'a amené à Londres la semaine dernière. Ceux qui me connaissent un peu se doutent certainement de quoi il retourne, mais il n'est pas encore temps d'en diffuser le résultat, cela devra attendre la fin du mois de janvier.Pendant mes repérages à Londres j'ai dû découvrir plusieurs zones urbaines dans une ville que je connaissais finalement peu, malgré quelques visites au fil des années notamment pour G-Technology.J'ai ainsi commencé à capturer quelques détails de la ville, un peu d'architecture, quelques matières et couleurs. Quelques-uns m'ont parlé du plaisir qu'ils ont pris à suivre la série de photos sur facebook, d'autres que ça n'avait pas d'intérêt.J'imagine que 'ça dépend ça dépasse', mais j'y ai pris un certain plaisir alors peut-être que vous apprécierez. Si c'est le cas je continuerai, à Paris puisque j'y suis pour un moment.