Qu'est-ce que je vois ?

Vous ne pourrez ni la prendre, ni tomber dessus. Vous voudrez peut être l'attraper ou l'amadouer, mais elle est fondamentalement insaisissable : la lumière.

Quand je commençai mon activité de photographe professionnel, presque chaque commande était une situation nouvelle. Alors que je produisais quelques photos et vidéos pour les réseaux sociaux d'un salon porte de Versailles, j'ai eu la chance de partager mon temps avec Svend Andersen dont la phrase reste marquée au fer rouge dans ma mémoire.

Quelques jours plus tard je devais réaliser des portraits en studio pour une équipe nationale de sport en prévision des jeux olympiques de Rio, ces portraits devaient être utilisés dans toutes les communications de la Fédération. Je savais travailler en studio, mais je manquais clairement de confiance pour ce projet qui me paraissait ambitieux pour mes compétences encore un peu jeunes.

Pendant une pause, alors que Svend enchainait les portraits toute la journée dans le studio qu'il avait installé sur place, je lui fis part de mes doutes et de mon envie de bien faire, je lui demandai conseil. Il eu cette phrase toute simple, apprise lui-même de son mentor dans ses jeunes années de photographe : "Qu'est-ce que je vois ?".

Svend me dit de me poser cette question, et que ce serait probablement une solution à mon problème. Quand il a prononcé cette phrase tout m'apparut immédiatement, comme une évidence. Comme si j'avais toujours su que c'était la seule question à se poser. Cela peut vous paraître absurde car justement trop évident, mais prenons le temps de considérer cette question.

- Qu'est-ce que je vois ? répétais-je.
- De cette question, tout découle
- La lumière, bien sûr. C'est la lumière.
- Cette machine à café manque de lumière, il y a simplement une petit ampoule très jaune au dessus. Mais là, regarde. La lumière de la mi-journée est forte, elle entre par cette grande fenêtre dans le hall d'exposition, et crée cette sorte de brume dans la poussière des stocks qui sont remués dans la pièce à côté.

Je regardais cette immense fenêtre et cette lumière qui créait des petites arabesques de poussière par dessus les cloisons comme si j'avais eu une épiphanie. Cet affreux hall d'exposition de la Porte de Versailles était le plus bel endroit au monde. Et je savais instantanément comment réaliser mes photos quelques jours plus tard. Comment est la lumière ? Quelles sont les conséquences sur mes réglages, sur ce que je veux en faire ? Comment modifier la lumière avec les sources disponibles dans le studio ? Dans quelle direction, avec quelle intensité ?

Qu'est ce que je vois ? Cette phrase s'applique aussi à mes portraits, quel est le regard, quelle est l'attitude ? Je n'avais plus qu'à indiquer ce que je souhaitais.

Vous êtes le roi d'un seul sujet

La lumière est vraiment le seul sujet en photographie. Pour prendre de meilleures photos, vous devez  tout le temps considérer la lumière, et commencer à penser à elle comme un objet qui a le pouvoir de tout changer. Tout dépend de la lumière dans votre photographie. Un endroit éclairé peut paraître incroyable une minute, et sans aucun intérêt la suivante, simplement à cause de la lumière.

Posez-vous cette question, vous verrez que les réponses sont toujours dans la lumière. Quelle ambiance la lumière crée-t-elle ? Est-elle dure ou douce ? Intense ou légère ? Comment affecte-t-elle l'espace ou l'atmosphère autour de moi ? Notez comment la lumière change les couleurs ou les textures, pendant un lever de soleil par exemple. Regardez comment la lumière va attirer votre attention sur un élément ou un autre. Bien sûr vous pourrez l'utiliser vous-même et attirer l'oeil de celui qui verra votre photo sur un sujet ou un autre.

Vous ne pouvez pas vraiment la saisir, mais vous pourrez la capturer et la diriger grâce à la composition photographique. La lumière est votre seul sujet.

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Je ne suis pas un numéro ! - Le mini-guide de l'ouverture

Si vous débutez en photographie, vous ne pouvez pas faire l'impasse sur l'apprentissage de la pure technique. Voici le premier "mini-guide" de ce livre (ou série d'articles si vous le lisez sur mon blog), une section courte pour apprendre l'essentiel sur un élément technique.L'ouverture est un des éléments du triangle d'exposition, représentée sur votre appareil par l'unité F.

L'ouverture F = f/D

Dans ce schéma D est le diamètre de votre optique, qui laisse passer une certaine quantité de lumière, 'petit f' représente la distance entre votre optique et votre capteur numérique (ou votre pellicule en argentique). Notez que le symbole représentant le capteur numérique et présent sur une majorité d'appareils photo, probablement aussi sur le votre.La quantité de lumière que laissera passer votre optique dépend de son diamètre. Puisqu'il est le dénominateur de la fraction F, on comprend facilement que :

  • plus l'unité d'ouverture F est faible, plus vous aurez de lumière

  • plus le chiffre F est petit, plus l'ouverture est grande (oui je sais c'est la même phrase :) )

Le contrôle de l'ouverture sur votre appareil photo correspond au contrôle du diaphragme qui vous permettra de réduire le diamètre de votre optique, ou au contraire de l'augmenter dans les limites de sa capacité.Ainsi chaque optique a une capacité à l'ouverture plus ou moins grande. C'est d'ailleurs marqué dessus, voyez comme la vie est bien faite.

Pour vous entrainer à contrôler l'ouverture de votre appareil photo, le meilleur moyen est de passer en mode semi-automatique 'priorité à l'ouverture' sur votre molette de réglage du mode de prise vues. Le mode 'priorité à l'ouverture' signifie que vous allez pouvoir modifier l'ouverture avec votre molette de réglages, la vitesse sera adaptée automatiquement par votre appareil en fonction de la quantité de lumière disponible.

Je ne suis pas un numéro !

Oui bon d'accord, c'est bien joli tout ça mais pensez bien s'il vous plait que rien ne sert de se gloser d'une optique à grande ouverture. L'ouverture, comme chaque élément technique qui vous sera présenté, n'est qu' UN OUTIL CRÉATIF. Voyons donc comment se servir créativement de l'ouverture.L'ouverture a une fonction créative principale qui est le contrôle de la profondeur de champ.

En réalité la profondeur de champ dépend de 3 paramètres : la distance avec votre sujet, la focale que vous utilisez et donc l'ouverture. Mais le seul de ces trois paramètres que vous contrôlez à un instant T, avec une optique et une distance à votre sujet données, c'est l'ouverture.Classiquement le contrôle de la profondeur de champ est utile dans 2 grandes pratiques en photographie : le portrait et le paysage

  • En portrait on peut souhaiter réduire la profondeur de champ pour isoler son sujet de son environnement, sur votre appareil cela signifie utiliser une "grande" ouverture, avec une unité F4.0 ou inférieure.

  • En paysage, on souhaite souvent avoir une très longue profondeur de champ. Il est ainsi souvent souhaitable de "fermer" à F8, F11 ou F16.

Notez que ce sont pas des règles mais des manières classiques de réaliser des portraits ou paysages, l'ouverture n'est qu'un outil créatif et vous pouvez l'utiliser à contre-couillons. Il existe quantité de portraits qui sont réalisés à F11, de paysages à F2.8, et de photographes brillants qui expriment leur créativité sans se préoccuper de l'ouverture.L'ouverture sera parfois une contrainte dans votre triangle d'exposition, vous aurez besoin "d'ouvrir" pour avoir suffisamment de lumière et exposer convenablement votre photo.

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Le meilleur outil que vous pouvez emmener avec vous

Quel est votre outil préféré, celui que vous emmenez partout avec vous ? Est-ce un petit appareil photo qui tient dans une poche ? un chiffon précieux pour nettoyer votre objectif ? Un porte carte ? Ils sont sans importance, un seul outil compte vraiment en photographie : votre créativité.Dans ma vie précédente j'avais la chance de voyager fréquemment à New York pour mes affaires. Pendant 4 ans je m'y rendais 3 fois par an au moins pour coordonner l'organisation d'un événement. Je passais chaque jour dans des bureaux, en rendez-vous avec des partenaires, des clients, des fournisseurs. Et quand venait le soir, ma seconde vie commençait. J'avais mon appareil photo au fond de mon sac avec une optique en plus, je visitais un nouveau quartier de New York par jour pendant 1h30 avant de trouver un endroit pour diner.Après quelques années d'exploration sans réelle maîtrise de ce que je produisais comme photos, j'ai eu envie de franchir un cap dans ma photographie. Je tombais fréquemment sur une offre de cours particuliers à New York d'initiation à la photographie documentaire, à la construction d'une narration dans sa photographie. Cela me semblait être un excellent début pour franchir ce cap.Me voici donc un samedi midi, après ma semaine de travail, me dirigeant vers ce cours que j'attends avec impatience, décidé à franchir un cap dans ma photographie. Nous avions rendez-vous dans un café au coeur du Chelsea Market, le soleil d'août chauffait le bitume et rendait le ciel presque blanc, mon sac était prêt, mes deux glorieuses optiques bien rangées, mes batteries pleines et mes cartes SD vides.

Saisissez l'inattendu

Après 5 minutes d'introduction de ma professeure, je compris que je m'étais trompé de cours. De photographie il n'était pas question, j'avais à faire à une enseignante en journalisme et en fiction, j'étais à un cours d'écriture.Ma première réaction a été de vouloir lui dire, de lui signifier leur erreur ou la mienne dans mon inscription. Mais je partais le lendemain de New York et je vis également que je ne pourrai pas suivre le cours que je souhaitais avant 3 mois. Je n'ai rien dit, je me suis dit que ce ne pourrait que m'être bénéfique. Je crois que c'est une des meilleures décisions que j'ai prises pour ma photographie.Pendant cette après-midi le long de la High-Line, j'ai appris à observer mon environnement et à le décrire tout simplement. J'ai découvert un monde que je ne soupçonnais pas, simplement en ouvrant mes yeux, en écoutant quelques conversations et en renseignant mon carnet de tout ce qui m'entourait.Je pourrais vous dire que ce carnet d'écriture est l'outil le plus important, que je l'emmène partout avec moi et que vous pourriez en faire autant. Mais en réalité l'outil le plus important, celui qui fera toujours une différence, c'est ma créativité.C'est ce que j'ai appris ce jour là en sortant de ma zone de confort. J'ai saisi cette opportunité de voir différemment, d'apprendre à raconter, de commencer à écouter avant de photographier. Evidemment j'ai pris quelques photos pendant notre exploration de la High Line, elles sont sans importance du point de vue de ma créativité, mais elles représentent pour moi ce moment décisif ou j'apprenais à écouter, à observer et à tenir le journal, écrit ou visuel, de ce qui m'entoure.3 mois plus tard je quittais ce travail que j'aimais tant avec la ferme intention de faire de la photographie ma vie. Et je garde toujours en mémoire cet après-midi ou je compris que le meilleur outil, celui que j'emmène partout avec moi, je l'avais déjà et n'avait qu'à le cultiver.—VA est un programme de 25 articles qui a pour objectif d’enseigner à un(e) photographe débutant à prendre de grandes photos. Rien que ça 🙂

Ces articles et le livre dans lequel ils seront regroupés sont en libre accès. Mais si vous voulez m'encourager et m'offrir le café : cliquez ici

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Vous avez le droit d'utiliser un mode (semi) automatique

(cette photo a été prise en Mode S, pour contrôler la vitesse)

La molette de réglages du mode de prise de vue de votre appareil contient entre 8 et 15 options. En réalité vous n'aurez besoin que de très peu d'entre eux.

 

BIEN : Modes A / S / P

Les modes A (ou Av), S (ou Tv) et P sont les seuls modes de prises de vues de votre appareil avec lesquels vous avez besoin de vous familiariser. Ces modes vous permettront de vous concentrer sur votre créativité et d'atteindre le résultat que vous souhaitez.

  • Le Mode A (ou Av) est le mode 'priorité ouverture' : vous contrôlez l'ouverture, la vitesse se règle toute seule.
  • Le Mode S (ou Tv) est le mode 'priorité vitesse' : vous contrôlez la vitesse, l'ouverture se règle toute seule.
  • Le Mode P est le mode 'Programme' : c'est un mode automatique mais on l'aime bien.

Vous apprendrez à vous servir de chacun d'entre eux dans les prochains articles.

PAS BIEN : Modes 'Scènes'

Ces différents modes de prises de vues sont totalement inutiles, pour la simple et bonne raison qu'ils ne vous permettront pas de comprendre ce que vous faites. Ce sont les modes de prises de vues basiques créés par le fabricant de votre boitier, ils régleront votre boitier toujours de la même manière.

Heureusement il n'y a pas qu'une seule bonne manière de prendre une photo, ces modes ne laisseront aucune latitude à votre créativité.

Je crois que le mieux c'est de les oublier, de rayer leur existence de votre mémoire, de passer un coup de feutre indélébile sur votre molette.

Le Mode Automatique Complet

Soyons sérieux, aujourd'hui si vous voulez prendre des souvenirs en mode automatique complet vous avez votre téléphone.

Ces photos n'ont jamais l'air de rien techniquement. C'est un mode sans personnalité ni imagination. Après cela n'a rien de grave de vouloir prendre des clichés rapidement sans y penser, simplement si vous voulez progresser techniquement il va falloir que ce soit l'exception plutôt que la règle.

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Le Meilleur Mode quand vous débutez : P

Le mode P pour 'Program' est peut être le meilleur conseil que l'on peut vous donner pour débuter dans les réglages d'un appareil photo, qui peuvent paraître compliqués de prime abord.

Le mode P est un mode automatique, mais pas vraiment. Déjà ce mode vous permettra de régler la sensibilité de votre appareil vous-même et il empêchera le déclenchement du Flash si vous en avez un intégré à votre boitier.

Une fois votre sensibilité choisie, vous pouvez faire votre mise au point. Le boitier vous proposera "ce qu'il pense être le meilleur réglage" de vitesse et d'ouverture, mais contrairement au mode automatique, vous aurez le contrôle de ces réglages et pourrez ajuster l'ouverture ou la vitesse en fonction de ce que vous souhaitez.

Si ce que je vous explique ici est encore incompréhensible, c'est pas grave nous allons justement voir dans les prochains articles ce que sont 'l'ouverture', 'la vitesse' et 'la sensibilité'.

La bonne nouvelle c'est que vous n'avez pas vraiment besoin d'en apprendre beaucoup plus, un appareil photo n'a en réalité que 3 réglages vraiment utiles, avec 3 modes de prises de vues qui leur correspondent.

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Inspiration Inspiration

VA - Lettre à un(e) jeune photographe

La photographie n'est pas un amas de pixels ou une émulsion. Une photographie est un voyage dans le temps, un souvenir, une mémoire, une information, un savoir, une invention, un choix, un instant volé, un moment à la sauvette, un tableau. Une photographie est une vérité.

Je ne crois pas pouvoir vous enseigner quoi que ce soit. Si vous lisez ces lignes c'est que vous avez déjà envie, et c'est le signe le plus encourageant pour votre apprentissage.

Une fois que vous aurez compris les 3 réglages que vous pouvez utiliser sur un appareil photo, j'espère que vous réaliserez que l'appareil n'a aucune importance et que vous commencerez dès que possible à travailler votre composition. C'est à dire que vous travaillerez votre regard.

La photographie vous apprendra à voir. La lumière, le mouvement, les détails, les lignes, les yeux, les mains. La photographie vous apprendra à anticiper une scène, vous verrez la photo avant qu'elle n'arrive. Ce micro voyage dans le temps est extrêmement satisfaisant, mais il s'accompagne d'un bonheur encore plus grand.

Vous verrez des photos partout. Un contraste étonnant, une douceur du matin, un geste que vous ne connaissiez pas, une matière que vous pourrez figer ou filer, un petit bout de tissu sur le parvis d'une église, une perspective qui s'accélère quand vous serez à genoux, une architecture étonnante, un oeil âgé et vif, un sourire en coin de résignation, une manipulation pour lever les voiles. Tous ces moments vous appartiennent.

Mais si vous êtes photographe, vous voudrez aussi les montrer. Choisissez ce que vous montrez avec exigence, soyez dur avec vous-même. On ne peut pas être vraiment satisfait de son travail si on veut progresser. 60% ça me parait bien : une grande zone de progression et juste au dessus de la moyenne pour pouvoir montrer vos photos.

Ne faites confiance à personne concernant vos photos. Les seuls commentaires que vous recevrez seront positifs, ne les croyez pas. On ne sait jamais à quel point on est un mauvais photographe tant qu'on a pas progressé. Faire une belle photo est facile.

Chaque photo a une histoire et chaque photo est une histoire. Ne négligez pas vos légendes, aucune photo n'existe sans légende. Vous serez plus souvent l'écrivain d'une photo faite. Nous sommes trop souvent des paresseux de la légende. Si vous voulez raconter l'histoire, il vous faudra dire où et qui, mais aussi quand et comment, et surtout pourquoi. Pourquoi avez-vous pris cette photo ? Pourquoi serait-elle importante pour quelqu'un d'autre que vous ?

Si vous me permettez cette familiarité, cher(e) ami(e), je vais vous tutoyer. Il n'y a vraiment qu'un seul conseil que tu devrais entendre : VA.

  • VA faire cette photo qui t'obsède

  • VA chercher un instant sans importance dans la rue en bas de chez toi

  • VA dans une nouvelle direction chaque jour

  • VA voir avec un oeil nouveau ce qui est familier

  • VA rencontrer ces inconnus, ils sont toujours plus amicaux

  • VA demander la permission, mais seulement après avoir pris la photo

  • VA prendre ces 100 000 photos qui te permettront d'oublier la technique

  • VA raconter cette histoire que toi seul connait

  • VA trouver une vérité, ta vérité, sur ce qui t'entoure

Si tu n'es pas là, tu ne verras pas. C'est aussi simple que cela : sois là. Sors de chez toi. Le seul moyen de progresser, c'est d'y aller.

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Le livre VA Lettre à un.e jeune photographe

VA - Lettre à un.e jeune photographe
est un livre / ebook de 174 pages au format PDF, disponible sur le modèle “Payez ce que vous voulez”.

5 chapitres :

  • Ne regardez pas, composez

  • Apprenez la technique pour ne plus y penser

  • Sortez de chez vous - Initiation à la photographie de rue

  • Éditez avec exigence

  • Apprenez à voir

 



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Travaillez votre scène

Chaque pixel de votre photo est important, ou presque. Chaque partie de votre photo doit être composée, tout le cadre est utile. La beauté vient lorsque tout fonctionne ensemble, rien n'est hors de propos, rien ne semble accidentel.Pour y arriver, le meilleur moyen est de travailler votre scène pour parvenir à identifier LE cliché.Ces deux photos sont prises à 1/4 d'heure d'intervalle, ce ne sont pas des 'snaps' mais le résultat d'un travail de chaque scène. Sur les photos choisies, chaque chose est à sa place dans l'ensemble du cadre.Vous aurez toujours 2 manières fondamentales de travailler une scène

  • Trouver un cadre et attendre

  • Trouver un sujet et le suivre

Dans le premier cas j'ai souhaité utiliser un reflet pour composer de manière symétrique, je me suis posé à l'endroit que j'estimais être le meilleur cadre, en utilisant les points de fuites de l'architecture de New York, puis j'ai attendu que la scène se déroule. Quand le cycliste me voit et me contourne, il est passé exactement là où je le souhaitais.Pour la deuxième photo j'avais pour objectif de photographier le Flatiron. Je connaissais donc mon sujet, et je souhaitais toujours utiliser les reflets donnés par l'averse qui venait de se terminer. Le principe ici est de "suivre" ou de tourner autour de votre sujet, pour trouver l'angle et la scène qui seront parfaitement synchrones.Notez que ces conseils fonctionneraient également dans le cas d'un portrait.Pour vous entraîner il vous suffira lors de votre prochain shooting ou prochaine sortie de travailler votre scène un peu plus. Après vos premières photos, arrêtez-vous et regardez votre cadre dans son ensemble. Est-ce que tout est à sa place ? Comment peut-on améliorer cette photo ?Si vous utilisez la première technique, attendez un peu plus. 5 minutes c'est rien mais il peut s'en passer beaucoup.Si vous utilisez la seconde, continuez à chasser le meilleur cliché en tournant autour de votre sujet.—VA est un programme de 25 articles qui a pour objectif d’enseigner à un(e) photographe débutant à prendre de grandes photos. Rien que ça 🙂

Ces articles et le livre dans lequel ils seront regroupés sont en libre accès. Mais si vous voulez m'encourager et m'offrir le café : cliquez ici

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Quito en noir et blanc - Film TriX 400

La photographie argentique ne m'a jamais vraiment quittée, j'ai simplement eu une année disons... différente, avec mon installation à Salvador de Bahia. Dans mon déménagement mon Yashica Electro 35 est resté dans un carton chez un ami, ce n'était pas ma priorité et j'emmenais déjà beaucoup de matériel.Lors de mon dernier séjour à New York j'ai sauté sur une occasion chez B&H, un Nikkormat qui fonctionne comme une horloge suisse et un 50mm. J'ai pu retrouver le plaisir du film, le TriX 400 pour ce qui me concerne, ma passion pour le noir et blanc étant à nouveau envahissante depuis que j'ai souhaité sortir un livre sur cette pratique.Et puis à Quito où j'étais pour écrire une histoire pour Serendipia, je tombe sur un rangefinder minuscule que j'ai eu pour une bouchée de pain. Et pour cause, il semble que l'enrouleur fonctionne moyennement, vous le verrez sur la partie droite de certains clichés.Alors me voilà dans les rues de Quito avec 2 boitiers argentiques, et un numérique pour assurer le job qui m'occupait tout de même. Le résultat me plait infiniment, et je dois bien reconnaître que la pratique évolue avec la pellicule. Le rapport au déclenchement est différent, j'ai le sentiment que chaque cliché compte un peu plus, que je fais plus attention à ce que je veux garder ou montrer.J'ai encore quelques difficultés à me régler quand les conditions de lumières sont difficiles. N'ayant de cellule sur aucun des deux boitiers, le plus souvent j'utilise une application sur mon téléphone pour évaluer la lumière et trouver le bon réglage.Mais le rendu est incomparable. Ces scans sont bien sûr intégralement pas retouché, en direct depuis Négatif+ .

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Comment utiliser un Sony A7 comme un Leica Q

La sortie récente du Leica Q2 est une torture, parce que Leica a probablement réussi à créer un appareil idéal pour la photographie de rue, le reportage et le portrait. Devant mon incapacité financière à investir dans un nouveau boitier, j'ai cherché une méthode et découvert sur les boitiers que je possède déjà (Sony A7 et A7RII) une alternative tout à fait correcte : le CIZ.Je m'explique.Le Leica Q2 est un appareil compact qui n'a pas d'objectif interchangeable. Il propose une optique remarquable de 28mm et un nouveau capteur de 47 Millions de pixels (!) qui permet entre autre choses d'utiliser un zoom numérique équivalent à un 35mm, un 50mm ou un 75mm en réduisant la taille du capteur utilisée. Chaque niveau de zoom réduit le nombre de pixels utilisés, mais avec une base de 47M cela reste tout à fait acceptable. Ainsi avec la compacité du 28mm, vous pouvez en réalité travailler avec 4 focales différentes. Leica étant réputé pour ses optiques, considérées par certains comme les meilleures au monde, l'objet est désirable. Très désirable.Mais à 4 790€, c'est un désir qui demande un certain budget pour le satisfaire. Je rêverais de pouvoir investir, mais je ne souhaite pas revendre mes A7 qui me permettent de travailler avec de nombreuses optiques différentes.Et c'est ainsi que j'ai découvert le CIZ, acronyme de "Clear Image Zoom", qui est une fonction de zoom numérique intégrée aux différents modèles de Sony A7. Même la première génération de Sony A7 possédait cette fonctionnalité... Je l'avais sous le nez depuis 5 ans :DAinsi si vous souhaitez travailler de manière équivalente au Leica Q2, il existe une optique Sony 28mm F2.0 qui est remarquable elle aussi, elle n'est pas comparable en terme de qualité à celle de Leica, mais à 400€ (j'en vois quelques unes à 350€) le rapport qualité / prix est lui aussi incomparable. Ajoutez un Sony A7RII et son capteur de 42M de pixels (considéré comme le meilleur du marché à sa sortie) qui est proposé actuellement à 2200€, et vous obtiendrez un boitier tout à fait comparable au Leica Q2 pour presque la moitié de son prix. Vous aurez en sus le bénéfice non négligeable d'avoir un boitier à optique interchangeable.Si vous allez vers le A7 1ère génération, on le trouve neuf pour moins de 800€... En revanche vous n'aurez que 24M de pixels pour travailler.Attention le Clear Image Zoom de Sony dispose de quelques inconvénients qui vous contraindront au compromis :

  • Le Clear Image Zoom ne réduit pas la taille des fichiers, ce qui est à priori un avantage... Mais en réalité le zoom est bien numérique, l'image est extrapolée pour utiliser l'ensemble du capteur. Ainsi vous ne pouvez pas shooter en RAW, il est indispensable d'être en Jpeg. Le Leica Q2 vous permet de conserver le fichier RAW à 28mm, ce qui peut être extrêmement précieux en post-production. Et vous gardez plus d'information dans le fichier. C'est le compromis le plus important ici. Personnellement avec un Sony A7RII les fichiers Jpeg sont d'une telle qualité que cela ne me pose pas de problème, mais si vous êtes des puristes de la non-compression ce peut être rédhibitoire.
  • Le Clear Image Zoom ne permet que de doubler la focale. Ainsi mon 28mm devient au mieux un 56mm, quand le Leica Q2 vous permet d'aller jusqu'au 75mm. Personnellement je préfère le 35mm ou le 40mm, le 28mm est trop large pour moi dans la majorité des cas. Ainsi mon 40mm devient un 80mm et je dispose d'une plage de focale parfaite pour mon usage. Le seul avantage de Sony ici est que vous pouvez varier beaucoup plus vos focales, vous n'êtes pas limité à 4 focales. Vous pouvez multipliez votre focale de x1.1 jusqu'à x2.0 avec tous les dixièmes pour ajuster exactement ce que vous souhaitez.
  • Enfin dernière différence, lorsque vous zoomez avec le CIZ l'ensemble du viewfinder ou de l'écran est occupé. Sur le Leica Q2 vous "voyez autour de votre cadre". Personnellement cela ne me cause aucun problème, je compose toujours de cette manière là.

J'utilise le Clear Image Zoom depuis mon arrivée ici à Quito, et je suis ravi de cette découverte. Je ne transporte aucun zoom, simplement un 28mm, un 40mm et un 50mm , tous très légers. Et la discrétion est au maximum, si tant est que je sois vraiment discret avec ma tête de gringo.Pour voir le résultat, c'est ici : Photographie de rue à QuitoEt pour commander mon livre "La Ville Miraculeuse" : rendez-vous sur Kickstarter

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Photographie de rue à Quito

La photographie de rue est un genre à part. En l'opposant à la photographie d'architecture, on définit la photographie de rue comme "une pratique dont le sujet principal est une présence humaine, directe ou indirecte, dans des situations spontanées et dans des lieux publics" (Wikipedia).Cette présence humaine amène le plus souvent vers un cadrage serré où la ville est un contexte suggéré. Pourtant les séquences me semblent laisser paraitre une certaine idée de la ville, que cette séquence soit sur une série, une journée ou un quartier. Cette idée est de voir la ville comme un lieu de vie, qui n'aurait aucun sens si elle n'était pas habitée.J'ai le sentiment de mieux connaitre Quito en photographiant ses habitants, ses travailleurs de la voie publique ou ses visiteurs. Je continue à produire également les photos nécessaires à la commande qui m'amène ici, mais la beauté de la photographie de rue est aussi que ça ne s'arrête jamais. Il y a toujours quelqu'un à voir, une scène à découvrir ou une lumière qui révèle.J'espère que ces quelques photos vous plairont, et si vous souhaitez découvrir une sélection de 10 ans de mes photographies de rue, il est encore temps pour quelques jours de pré-commander le livre "La Ville Miraculeuse", l'objectif est presque atteint et j'espère très fort qu'il puisse voir le jour.

cliquez ici pour commander 'La Ville Miraculeuse'

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