Inspiration Inspiration

Être là

La particularité de la photographie documentaire, du reportage ou de la photographie de rue est le besoin d'être là. Mettez un peintre ou un écrivain dans une salle blanche, donnez-lui des toiles ou de quoi écrire, sa seule limite est son imagination. Il peut peindre ou décrire un paysage, un portrait, il peut peindre de manière abstraite ou écrire de la poésie.

Mettez un photographe dans la même pièce, il peut toujours produire une photo blanche, grisouille, voire même noire, il peut réaliser un auto-portrait. Mais la nature de la photographie documentaire est d'enregistrer le monde. Un photographe de rue ne peut jamais vraiment compter sur son imagination. Il doit interagir avec ce qui l'entoure pour produire une photo.

C'est aussi l'une des plus grandes forces de cette photographie. Aucun autre medium, à l'exception du film documentaire, ne peut prétendre : "voici ce qui est arrivé". Le photographe a peut-être choisi où se tenir et quand déclencher, mais la photographie documentaire aura toujours cette relation unique avec le monde, avec le temps, et donc avec l’histoire.

Mes lectures m'ont mis sur le chemin d'Anders Ericsson avec son livre Peak: Secrets from the New Science of Expertise, où il décrit ses études et travaux avec certains des plus grands experts de leur domaine. Sans dévoiler quoique ce soit, car je le commence à peine, ce livre démontre que pour progresser il est nécessaire de se confronter à des problèmes de plus en plus difficiles, de toujours repousser les limites de sa zone de confort.

Pour ma photographie, le plus grand mur qui s'élève sur mon chemin, c'est la photographie documentaire. Je n'ai jamais cherché à pousser plus avant mes premières expériences au Mali, où je savais déjà que j'avais besoin "d'être là". Ce constat m'a frappé alors que je sortais enfin de chez moi après notre deuxième confinement pour produire quelques photos dans Salvador. Je veux plus, je suis déterminé à produire des photos qui aient un plus grand impact social, d'abord en documentant chez moi, à Salvador.

Alors je m'organise, je commence à préparer, à étudier. J'espère arriver à être là, malgré la peur.

Feira de Sao Joaquim - Salvador, Bahia April 2021 - Photo Genaro Bardy

Feira de Sao Joaquim - Salvador, Bahia April 2021 - Photo Genaro Bardy

Feira de Sao Joaquim - Salvador, Bahia April 2021 - Photo Genaro Bardy

Feira de Sao Joaquim - Salvador, Bahia April 2021 - Photo Genaro Bardy

Feira de Sao Joaquim - Salvador, Bahia April 2021 - Photo Genaro Bardy

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Etude Etude

Combien gagne un photographe professionnel en 2020 ?

Voilà une question qui peut intéresser quelques photographes qui voudraient faire de la photo leur métier, ou attirer quelques curieux.

Je ne crois jamais avoir suivi de voie "normale" ou traditionnelle pour devenir professionnel. Et 2020 m'a mis dans l'obligation de repenser intégralement mes activités, ayant perdu tous mes clients le 12 mars 2020. Je ne suis pas directement concerné par ces données qui concernent des photographes vivant en France et qui ont répondu à l'UPP, mais je les trouve instructives, au moins pour des photographes qui auraient des envies de se lancer.

Chiffe d'affaires des photographes professionnels en 2019

Notons qu'en 2019 58,5% des photographes professionnels répondants à cette étude ont eu un chiffre d'affaires inférieur à 35 000 Euros. Naturellement le revenu après impôt doit être nettement inférieur.

Chiffe d'affaires des photographes professionnels en 2020

L'année 2020 a été catastrophique pour la profession, le taux de photographes professionnels dont le CA est inférieur à 35 000 Euros est passé à 76,4%. Les trois quarts des répondants ont perdu plus de 30% de leur chiffre d'affaires.

Les aides du gouvernement Français aux photographes professionnels en 2020

Les deux tiers des répondants ont constaté que les aides du gouvernement on couvert moins de 50% de leurs pertes.

Si vous êtes professionnel, adhérez à l'UPP ici.

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Festival Festival

Ne Participez pas au Festival Photo Temps d'Expo de Pézenas

Écrire à nouveau sur ce blog de manière régulière depuis 2 ans a quelques avantages majeurs. Déjà, c'est une manière pour moi de clarifier mes idées et de tester des contenus, en voyant ce qui vous intéresse le plus. Il se trouve que j'adore écrire et que ce rendez-vous avec le clavier me manquait de l'époque de mon blog, même si je suis beaucoup moins prolifique, car je veux maintenir mes activités photographiques et de formation.

Cela me permet également d'être nettement plus visible. De manière très prosaïque, le trafic organique de mon site a été multiplié par 5 en 18 mois. Ce n'est pas vertigineux car je partais de bas, mais cela permet d'envisager une croissance régulière. Par ailleurs, je suis parfois désespéré de voir les articles qui obtiennent le plus de trafic de Google, mais je dois me rappeler que je les ai écris exactement parce que je savais que les recherches Google étaient plus nombreuses. J'aimerais juste, parfois, que les articles qui me passionnent soient plus lus. Comme celui-là par exemple.

Une autre conséquence qui me rend très heureux est que je suis contacté plus souvent pour que l'on me propose des projets. À titre d'exemple, j'ai eu la chance de pouvoir travailler avec la start-up ArtPoint, que je trouve prometteuse. Je vais également commencer à travailler en Anglais sur des ateliers en direct avec Daisie, dont le mode de fonctionnement semble parfaitement me correspondre. Cela me permettra de me consacrer enfin à mes contenus en Anglais pour Youtube.

Ces exemples prometteurs passent sous silence un très grand nombre de propositions farfelues ou simplement pas adaptées, neuf fois sur dix par des personnes qui n'ont pas pris le temps de bien comprendre ce que je faisais. C'est tout à fait normal, je préfère avoir du volume d'emails à traiter, c'est plutôt bon signe.

Les participants au Festival Photo Temps D'expo de Pézenas payent et accrochent leurs tirages !

Et puis, parfois, il y a des propositions qui me foutent en boule. C'est d'une de celles-ci dont je voulais vous parler aujourd'hui : le Festival Photo Temps d'Expo de Pézenas.

L'email que j'ai reçu, le voilà :

Bonjour

Je suis PG (abonné à votre newsletter), secrétaire d'une toute jeune association "Temps dExpo" qui a pour but de crééer un nouveau festival photo à Pézenas dans l’Hérault (34).

Nous avons lancé notre appel à candidature depuis peu. Peut-être seriez vous intéressé par cet évènement qui aura lieu du 20 octobre 2021 au 02 novembre 2021 (2 semaines pendant les vacances d’automne).

Vous trouverez toutes les informations utiles (dates, lieux, thème…) sur notre site internet : https://tempsdexpo.com

Nous serions ravis si vous répondiez positivement à cette invitation.

Si vous avez, dans votre entourage, des personnes qui seraient intéressées par l'opportunité d’exposer, n’hésitez pas à partager l’info. Avec nos remerciements.

Sincèrement

PG

PS : J’aime beaucoup ce que vous faites.

PG est trésorier de l'association Temps D'Expo

Je suis allé voir le dossier de candidature et j'étais horrifié de constater qu'aucune rémunération n'était prévue pour les 15 auteurs photographes qui seront sélectionnés et exposés. Cette situation est frustrante et malheureusement fréquente. Quand je croise ce genre de festivals ou concours pour éventuellement les partager sur mon groupe Facebook ou à mon groupe de Mentorat, je passe mon chemin. Mais là...

J'ai été scandalisé de constater que non seulement les photographes n'étaient pas rémunérés, mais qu'en plus ce festival devenait une charge énorme ! Dans l'extrait du dossier de candidature, vous verrez que le photographe doit produire lui-même son expo et a donc la charge :

  • de l'impression des tirages,

  • du transport des cadres,

  • de son transport, de son hébergement sur place à Pézenas

  • de l'accrochage des photos,

  • de la cession des droits de 3 photos pour leur communication et leur expo itinérante à l'issue du Festival.

Voyez vous-même :

Extrait du dossier de candidature du Festival Temps d'Expo de Pézenas

Ce serait presque drôle, si ce n'était tragique. Je me suis retenu pour ne pas être plus violent, voici ma réponse par email :

je suis horrifié par ce que vous m'avez envoyé.

Non seulement je ne vois aucune mention de rémunération pour les photographes et leurs œuvres, mais en plus la production, le transport et l'accrochage des tirages est à leur charge, si j'ai bien compris à l'exception d'une photo.

De plus en plus de lieux ou d’évènements photographiques (musées, centres d’art, festivals, expositions, projections…) ne prévoient aucun droits d’auteurs pour les photographes. Le photographe est pourtant fournisseur de la matière première de votre évènement – et alors que tous les autres postes seront rémunérés (du menuisier qui construit les cimaises au serveur de l'hôtel qui hébergera les visiteurs) – le photographe serait le seul à ne pas l’être… Ceci est d’autant plus inacceptable que vous recevez des subventions publiques.

De nombreux photographes professionnels se soulèvent contre ces pratiques, j'espère qu'aucun ne répondra à votre invitation.

Genaro Bardy

En postant ces éléments sur mes réseaux, certains me disaient qu'il serait judicieux de contacter le journal Midi-Libre qui a écrit un article sur le Festival Temps d'Expo de Pézenas et de leur demander un droit de réponse.

Et je me suis dit que je préfèrerais que le titre de cet article apparaisse pour toute recherche sur le Festival Photo Temps d'Expo de Pézenas. C'est ce qui va arriver si vous relayez cet article sur vos réseaux. Et vous pouvez être sûr qu'à minima, ça les fera réfléchir à deux fois. J'espère surtout que ça repoussera tout photographe de ce festival en apparraissant très haut sur Google, ces pratiques sont intolérables.

Si tu aimes la photo et que tu souhaites l'exposer, paye ta photo.

Et aussi, paye ton tirage, paye ton encadrement, paye ton accrochage, finance ton événement.

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Les outils que j'utilise en ce moment - 2021

On fait le bilan, calmement, de ce que j'utilise en ce moment.

Appareils photo

Mon Canon 6D n'a pas de nouveau déclenchement depuis un an, je ne m'en servais que comme deuxième boîtier.

  • Sony A7 RII - Ce boîtier et son capteur extraordinaire est disponible à un prix inférieur à l'A7-III

  • Ricoh GRII - J'adore ce petit boîtier, il ne me quitte jamais. Je rêve que Ricoh propose une version 35mm.

Optiques

N'ayant plus de commandes d'entreprises depuis un an, mes zooms 12-24mm, 24-70mm et 70-200mm prennent la poussière sur une étagère. Je n'utilise plus que des focales fixes.

Mes prochains achats : Sony 35mm F1.8 et Sony A7 RIV

Accessoires

Mobilité

  • Téléphone Samsung Galaxy A51 - Tout ce dont j'ai besoin, trois fois moins cher que le S21.

  • Application Mobile VSCO - La seule application photo dont je me sers. Je transfère les photos sur mon téléphone depuis mes différents boîtiers, édite, développe et envoie des fichiers en direct depuis la prise de vues.

  • Imprimante Canon Selphy - Sortir des tirages 10x15cm remarquables en mobilité change la vie. Cette petite imprimante m'a gagné quelques clients.

Ordinateur

Logiciels et Services

  • Lightroom Classic - Je ne me résouds pas à en changer.

  • Photoshop - Occasionnellement. J'y suis parfois un peu perdu avec les calques.

  • Premiere Pro - Je suis un monteur "en apprentissage". Mais ça va de mieux en mieux.

  • Affinity Publisher - Pour le design de livres ou d'ebooks. Je m'en sers trop peu pour payer un abonnement InDesign d'Adobe et Affinity est parfait.

  • Zoom Pro - Pour les réunions de mon groupe de Mentorat.

  • OBS - Logiciel libre (gratuit!) pour la régie de mes ateliers en direct.

  • Google Drive 10 To - Toutes mes photos y sont sauvées. Après une mauvaise expérience avec un service beaucoup moins cher où je devais garder les disques durs connectés pour que leur sauvegarde soit effective, j'ai perdu 6 mois de photos dont je n'ai plus que les exports. On ne m'y reprendra pas.

  • Squarespace - Pour mes formations et la partie ecommerce de mes activités. J'y gère également ma newsletter. Design impeccable, facile d'utilisation et complet. J'y transfère mon blog dès que je trouve le courage.

  • Wordpress - Pour ce blog et mon portfolio. Hébergé chez OVH. Le transfert chez Squarespace est un gros chantier...

Livres

Ce que je lis en ce moment :

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Projet Photo Projet Photo

Comment écrire au sujet de vos photos

Comment approchez vous l'écriture dans votre photographie ? Cette question représente probablement l'un des défis les plus compliqués pour les photographes. La réponse la plus fréquente que je reçois à cette question, souvent par un photographe peu ambitieux dans les commentaires d'un réseau social est : "mes photos n'ont pas besoin de légende". La légende n'est en rien obligatoire pour une photo individuelle, mais si vous êtes amené à proposer vos photos au delà d'un cercle restreint et avez quelque aspiration artistique, vous allez avoir besoin de parler de votre travail et d'écrire au sujet de vos photos ou des projets que vous menez.

Les différentes manières de lire une photo ou de la légender font partie des plus longues sections de mon programme L'Étincelle, et si ce ne sont pas les modules les moins vus, ce sont les moins commentés. S'il peut paraître difficile de parler d'écriture au sujet de la photographie sans prendre appui sur des exemples, je vais tout de même essayer d'établir quelques principes. Dernière précaution, tout au long de ma vie de photographe, j'ai été coupable de tous les défauts que je décris ici.

Comment écrire au sujet de ses photos ? Pour commencer, vous devrez être capable de regarder longuement et attentivement des images, de les lire et de comprendre comment se transmet le message. Je vous recommande de commencer à écrire au sujet d'un projet ou de photos avant que tout ne soit terminé. Le procédé de conceptualisation du projet, sa définition et son angle sont tout aussi importants que les considérations techniques de sa production.

Un projet photo pourra toujours émerger de photos déjà réalisées, pourtant je vous conseille de mêler en permanence photographie et écriture. Évitez d'écrire après avoir fait des images, si vous le pouvez commencer à écrire avant même de commencer à photographier. Au moins, menez les deux activités de front, vos photographies bénéficieront de vos temps de réflexion et d'écriture.

De la même manière que certaines photos ne fonctionnent pas aussi bien que d'autres, certains textes seront trop compliqués, d'autres seront hors sujet. Si vous commencez à peine à écrire, souvenez-vous de vos premières photos et constatez que vos premiers textes ne seront pas les meilleurs.

Si ce que vous écrivez ne figure pas effectivement dans vos images, vous avez un problème. Le plus gros frein à la progression en photographie, que je vois chez les personnes qui participent à mes formations, est la confusion entre le moment qu'ils ou elles ont vécu au moment de la photo et ce qu'ils perçoivent de l'image. L'analyse d'une photo pour ce qu'elle est, pour ce qu'elle dit, au delà de ses caractéristiques purement esthétiques, est la plus importante compétence à travailler.

Vous pouvez classiquement avoir trois types de titres, légendes ou textes qui accompagennt une photo :

  • Texte descriptif, qui répond aux questions : Quoi ? Qui ? Quand ? Où ?

  • Texte narratif, qui raconte se qui se passe dans la photo.

  • Texte complémentaire, qui ajoute du sens à la photographie.

Tout comme les images déjà existantes vont aider à comprendre celles qui suivent dans un projet, elles doivent également informer votre écriture. Les projets évoluent souvent de manière imprévisible. Soyez ouvert aux possibilités que vous offrent un texte. Un texte qui ne parle pas de ce que contiennent vos photos est en réalité une indication sur la direction que peut prendre votre travail. Et c'est ainsi que vous pouvez trouver souvent de meilleures photos.

Réévaluez constamment ce que vous avez, à la fois en terme d'images et de textes. Le projet et son écriture peuvent évoluer ensemble, se nourrir l'un de l'autre.

Les photographes ne sont pas toujours de bons éditeurs. Assembler des photos pour leur donner du sens est un talent, je crois surtout que c'est une discipline qui se travaille tout autant. Si la démarche d'édition et de séquençage est très intuitive, l'écriture doit vous aider à mieux comprendre comment fonctionne une série de photos. Être exigeant et honnête avec soi-même est très, très difficile, même si l'on a les meilleures intentions. C'est vrai sur la lecture d'une photo, comme sur la compréhension d'une série de photos. Développer un sens profond du travail photographique à travers l'écriture va vous faire progresser. Si vous savez écrire sur votre travail et sur vos photos, selon toute vraisemblance, vous serez également en mesure d'assembler une bonne séquence de photos.

Ceci étant, n’écrivez pas seulement des textes descriptifs de vos images, ne décrivez pas vos photographies. Vous devez savoir que vos spectateurs ne sont pas aveugles. Sachez également que, selon toute vraisemblance, ils ne sont pas stupides. N'expliquez pas vos photographies. Vos textes doivent permettre de comprendre pourquoi est-ce que vous photographiez, pourquoi vous photographiez ces sujets, pourquoi vous utilisez ce medium et pas un autre, pourquoi votre message est important pour la société. Pourquoi.

Personne ne s'attend à ce que vous essayiez d'impressionner les gens en embellissant un texte avec du jargon ou des tournures alambiquées. Pour moi, le meilleur moyen de commencer à écrire est d'effectivement écrire à votre meilleur(e) ami(e) en expliquant ce que vous souhaitez faire et montrer. Quel est le message de vos photos ? Sans surprise, lire beaucoup doit également vous aider à écrire. Observez comment les photographes que vous avez pris pour modèle parlent de leurs photos ou de leur travail.

Employez des mots simples, de votre langage courant, vos textes doivent d'abord avoir votre voix. Le message qui est véhiculé dans vos photos doit se retrouver dans vos textes. Vous devez donc être conscient de la qualité de vos photos, du message qu'elles portent et de comment elles y arrivent.

Je n'ai malheureusement pas de bonne nouvelle à ce sujet, cela va demander du travail. Vos premiers textes ne seront pas les meilleurs, vous allez avoir besoin de vous entraîner, beaucoup. Répétez l'exercice encore et encore, sur chaque projet, sur chaque série de photos qui a du sens pour vous. Et vous arriverez à en donner pour tous ceux qui voient vos photos.

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Livre Livre

12 raisons d'écrire un livre photo

J'arrive à ce moment fatidique où je ne peux plus reculer l'échéance, je vais proposer ce livre qui est pensé depuis 6 mois, prêt depuis 3. Je ne sais pas bien pourquoi je n'ai pas déclenché plus tôt, je me suis toujours trouvé des raisons de repousser sa sortie. Je vous épargnerai ces raisons, elles sont toutes mauvaises.

Alors, pour me motiver, je liste ici 12 raisons d'écrire un livre-photo. Oui, je crois qu'un livre photo s'écrit autant qu'il s'assemble, se produit, ou s'édite. C'est en tout cas un travail d'auteur.

Vous en trouverez certainement beaucoup plus de 12. Des milliers de livres sortent tous les ans, et chacun a une bonne raison.

Je ne connais personne qui regrette le travail immense que représente l'écriture d'un livre photo. Mener un projet au long cours et le voir éclore, quel que soit le tirage, est un accomplissement dont on peut être fier.

Chacun a la sienne, mais voici quelques-unes des raisons pour lesquelles vous devriez démarrer un livre :

  • Un projet photo clarifie votre pensée.

  • Un livre laisse derrière vous une trace de qui vous êtes en ce moment.

  • Ce ne sera probablement pas un best-seller, vous pouvez donc vous adresser uniquement à ceux qui vous suivent et souhaiteront le lire.

  • C’est un projet qui dépend entièrement de vous.

  • Un livre constitue le meilleur véhicule pour partager des photos. C'est un acte généreux.

  • Quand vous l'aurez terminé, vous aurez probablement envie d'en écrire un autre.

  • C'est la meilleure carte de visite pour un photographe.

  • Je ne connais pas de petit sujet, chaque idée compte.

  • Vous deviendrez un auteur ou une autrice.

  • Ce n’est pas si difficile de le publier lorsque vous aurez terminé.

  • La publication est un bonus, pas le but de l'exercice.

  • Et… ce n’est pas aussi solitaire que vous le pensez.

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Inspiration Inspiration

Je sais que je ne sais rien

Je ne pourrai jamais savoir ce sera une photo avant de la prendre. Une grande part du plaisir en photographie réside dans cette question : "à quoi est-ce que ça pourrait ressembler ?" ; "que signifie cette image ?".

Pour anticiper le résultat d'une photo, vous avez vos connaissances sur la nature d'une photographie, son exposition, sa mise au point, sa planéité, sa composition. Vous disposez éventuellement du projet que vous avez défini, son sujet, l'angle que vous avez choisi, la manière d'en rendre compte et les contraintes artistiques que vous vous imposez.

En dehors du cadre de l'image et du projet, la photographie est par essence une improvisation, une activité intensément intuitive que vous essayez de diriger dans une voie, selon votre vision.

On a jamais le temps, en photographie. Vous pourrez toujours essayer de contrôler au maximum le contexte et l'environnement dans lequel vous produirez vos photos, vous ne pourrez pas transformer cette création en autre chose qu'un espoir.

La photographie est même le plus souvent un espoir déchu, une espérance vaine. Avec un peu d'expérience, j'arrive à anticiper mon taux de photos "acceptables", c'est à dire livrables à un client qui a besoin des photos pour communiquer. Ce taux est faible, beaucoup trop faible. Si ma démarche a pour objectif d'accrocher les photos à un mur ou de les assembler dans un livre, comme pour les villes désertes, alors le taux de réussite est dramatiquement bas.

Desert in New York, 5th Avenue -Thanksgiving 2016- Photo Genaro Bardy

En portrait, j'aimerais toujours avoir plus de temps pour expérimenter, tester des angles, des expressions. Mais le temps disponible des personnes dont je fais le portrait est aussi précieux que le mien. Quand je produisais les villes désertes, j'avais mis comme contrainte au projet que toutes les photos d'une même ville soit prises le même jour. C'était alors une course contre la montre, qui m'a plutôt servi. Je n'avais pas d'autre choix que de réussir, et vite. Mais j'avais besoin d'au moins une semaine de repérages dans les villes que je ne connaissais pas pour optimiser mon parcours.

On ne sait jamais ce que l'on va trouver. En photographie de rue, on est toujours ignorant. J'adore cet état de pleine ignorance, il me rend toujours curieux. Je cherche alors des scènes, des choses originales à voir que je n'aurais jamais vu si je n'avais pas la photographie comme passeport. Mais en architecture, en portrait, ou pour n'importe quel projet, je ne sais jamais rien. Pour n'importe quelle photo, pour tous ces déclenchements que je ne verrai qu'une fois et que je disqualifierai en un instant, j'aurai cet espoir ignorant.

Peut-être que cette photo sera belle. J'aimerais savoir ce que ça donnera en photo.

Pelourinho Salvador, Bahia - Sept 2020 - Photo Genaro Bardy

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Portraits Portraits

Au-delà des apparences

La vie rêvée, Marie Lemeland - Photo Genaro Bardy

Voir vient avant le verbe. Il sera toujours plus rapide et instantané d'expérimenter une photographie que de réfléchir, comprendre et verbaliser ce qu'elle signifie. Une photo transmet plus rapidement son message qu'un texte. Pourtant, il y a des choses qu'une photo ne peut pas faire, il y a des choses qu'une photo ne peut pas dire.

Comme photographe, nous essayons de mettre autant de sens et de symbolique que possible dans nos photographies. Si une photo contient toute une histoire, elle peut la raconter sans notre aide, sans légende. Mais il y a toujours un monde plus grand au delà d'une photo. Nous mettons un cadre autour d'un petit espace-temps, et ce cadre parle aussi de ce qu'il ne contient pas. Le mieux qu'une photographie puisse faire est de suggérer ce qu'il y a au-delà.

Si vous pratiquez le portrait, interviewer les personnes que vous photographiez donnera toujours plus de profondeur à votre pratique. En connaissant mieux celui ou celle qui vous donne de son temps, votre regard changera, vos directions ou vos intuitions seront mieux inspirées.

Je me souviens de cette période si particulière où je ne souhaitais qu'une chose : photographier toujours plus, toujours mieux. Parce que je voulais mieux connaître la pratique du portrait, je commençai en me donnant un objectif, qui était autant un projet qu'une performance ou un défi : j'allais photographier une personne par jour pendant un mois.

30 portraits / 30 entretiens

Invariablement, je proposais de passer au moins 30 minutes ensemble. J'estime avoir besoin d'au moins 20 minutes pour réaliser un portrait convenable, pour établir cette relation si particulière du déclenchement que nous partageons alors.

Mes 10 premières minutes étaient consacrées à l'histoire de la personne qui allait être photographiée. Je lui demandais de définir ou d'expliquer sa "vie rêvée", et j'enregistrais notre conversation et mes questions qui me permettaient de mieux comprendre comment cette personne se projetait dans l'avenir ou appréciait son présent.

C'était passionnant. Quelqu'un me racontait son métier de rêve, une autre me disait apprécier ce qu'elle avait. Tellement d'histoires, tellement de belles rencontres. De nos conversations, j'essayais d'extraire une phrase qui soit la plus fidèle à ce que j'avais entendu et vu. Ces conversations me permettaient aussi de toujours avoir des idées de mise en scène, de cadrage ou simplement d'essayer de voir un regard qui soit au plus près de nos échanges.

Bien sûr, la vie rêvée pour moi, c'était justement de faire ce photos, de mener ce projet. Ce projet n'est jamais allé au bout, au sens où je ne l'ai jamais publié ni même complété. Mais j'ai tellement appris pendant ce mois de portraits, sur les autres et sur moi-même.

De cette expérience, j'ai compris que je voudrai toujours essayer de montrer plus qu'une photo, en donnant de la voix à un portrait, en utilisant un contexte pour donner du sens à une attitude ou un regard. L'apparence est essentielle en portrait, c'est une évidence. Elle sera toujours sublimée si vous arrivez à aller au delà. Et le seul moyen d'y arriver, c'est d'essayer.

Brieuc et Sandra - Photo Genaro Bardy

Jérémy - Photo Genaro Bardy

Pierre - Photo Genaro Bardy

Gaëlle - Photo Genaro Bardy

Damien - Photo Genaro Bardy

Marie - Photo Genaro Bardy

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Inspiration Inspiration

5 Leçons de Photographie de rue avec Andre D. Wagner

Olivier Laurent a dit de lui après la revue de son portfolio au New York Times : "Il a l'œil. Il est le futur.".

Andre D. Wagner est un photographe qui vit et travaille à Brooklyn, New York. Il explore la vie quotidienne, en utilisant les rues de la ville, les quartiers, les manifestations, les transports en commun et la jeunesse de son quartier dans ses photographies. Son travail et sa pratique s'inscrivent dans la lignée de la photographie de rue qui explore le paysage social américain, concentrant souvent son objectif sur les thèmes de la race, des classes sociales, de l'identité culturelle et de la communauté. Il a travaillé pour les plus prestigieuses publications dont le New York Times, le Wall Street Journal, le Washington Post et Vogue, parmi tant d'autres.

Si Andre D. Wagner est un futur grand, il a sûrement beaucoup à nous apprendre. Je suis heureux de vous proposer ces 5 leçons de photographie avec un jeune photographe contemporain, que vous pourrez probablement croiser dans les rues de Bushwick, son quartier à Brooklyn, quand nous aurons enfin la possibilité d'y retourner.

Suivez Andre D. Wagner : Site web - Instagram

Discipline

Je dis toujours que j'ai un gros appétit pour la photographie. J'adore faire des photos, que ce soit en commande ou lorsque j'avance sur un travail personnel. Mais il y a aussi la chambre noire et mon studio qui me donnent du travail. J'ai trouvé des astuces, comme utiliser mes matins à bon escient. J'essaie de passer du temps dans la chambre noire ou en studio la plupart des jours de pluie. Pendant l'été, je me lève généralement vers 5 h 45. Donc, si je peux être prêt à 8 ou 9 heures du matin, après avoir fait du sport, pris mon café et envoyé quelques emails, alors je peux développer des films ou photographier toute la journée.

Andre D. Wagner

Devenir photographe impose une discipline, pour continuer à produire longtemps. C'est pour moi le seul moyen de progresser et d'atteindre les 10 000 heures de pratique nécessaires à sa maîtrise.

Je suis un boulimique de la photographie pour une seule raison, parce que j'ai une passion tellement grande pour les photos qui m'émeuvent. Elles me mettent dans un état indescriptible, je ne vois nulle part ailleurs ce sentiment poétique, lyrique, d'harmonie totale.

Je suis déterminé à essayer de produire ce genre de photos moi-même, cela demande beaucoup de travail, donc de la discipline.

Photo Andre D. Wagner

Photo Andre D. Wagner

Photo Andre D. Wagner

Photographier n'importe où

Si je photographie le matin, je veux essayer de sortir assez tôt pour photographier les gens qui vont à l'école ou au travail. Mais en même temps, l'endroit où je photographie n'a pas d'importance. Je fais des images très variées, donc ma pratique est de photographier où que je sois. Cela pourrait être à l'aéroport, à la fenêtre de ma chambre, dans un ascenseur ou dans une station-service.

Andre D. Wagner

Je crois également qu'il n'y a pas de mauvais endroit pour photographier. Ma pratique s'est trouvée transformée le jour où j'ai décidé de garder tout le temps un appareil avec moi et de pratiquer autant que je le pouvais, tout le temps, partout, quelles que soient les conditions météo.

Photographier est d'abord un processus mental, dirigé autour de soi. On se projette dans sa photographie, c'est pour moi un acte de méditation, d'observation et de pleine conscience. Si je garde un état d'esprit positif, en toutes circonstances, je ferai de meilleures photos.

Photo Andre D. Wagner

Photo Andre D. Wagner

Photo Andre D. Wagner

Observation et intuition

La photographie est incroyable. Les photos vieillissent incroyablement bien, même si je ne me soucie pas de photographier en pensant à l'avenir. J'essaie d'être en phase et concentré quand je travaille, donc lorsque je suis dans certaines situations, je peux reconnaître quand ce qui se passe est spécial. Vous ne savez jamais ce que les gens vont faire, où ils pourraient aller, ce qui va changer, ce qui restera identique.

Je ne me force pas à comprendre les photographies lorsque je les réalise. Je veux juste m'assurer de bien faire les choses; de cette façon, tout le reste se met en place, inévitablement. Il est très facile de devenir laxiste dans sa pratique.

Parfois, vous vous perdez dans une pensée ou en marchant. Vous regarderez quelque chose et au début, cela vous semblera spécial ou vous donnera simplement une sorte de secousse. Et alors, votre cerveau commence à fonctionner, essayant de comprendre ce qui se passe. Un aspect important de la photographie est qu'elle peut être immédiate. Vous pouvez prendre votre cerveau de vitesse, pour ainsi dire.

Parfois je sors, et puis boum, la photo est là. Je n'ai pas besoin d'utiliser mon cerveau pour attraper ce que j'ai ressenti. C'est une femme, il y a ce poteau, les autres femmes sont blanches, maintenant cette image fait allusion à l'idée de séparation - je n'ai pas besoin de comprendre tout cela quand je photographie. J'ai juste besoin de ce boum initial. Ca suffit pour moi. Évidemment, si l’opportunité se présente, j’essaierai de faire plus de photographies, mais la première est généralement meilleure.

Andre D. Wagner

Hindsight est un terme anglais difficilement traduisible qui représente parfaitement la photographie, il désigne une "sagesse rétrospective". En photographie, la prise de vue est par essence intuitive. La vision et la compréhension du monde que l'on a lorsque l'on se concentre pour prendre des photos est instantanée. On a pas le temps de verbaliser, encore moins de penser ou réfléchir à ce que l'on fait. L'analyse des photos et l'identification d'un message, d'une symbolique ou d'une harmonie graphique vient à l'édition et à la sélection de photos.

L'édition de ses photos et le travail d'analyse d'autres photographes est un conditionnement qui me permet d'affuter mes intuitions à la prise de vue.

Photo Andre D. Wagner

Photo Andre D. Wagner

Photo Andre D. Wagner

Être présent

Si vous faites les choses correctement, vous aurez une image à regarder pour toujours. C'est pourquoi j'aime travailler avec des appareils argentiques, car je n'ai pas d'écran qui m'oblige à essayer de comprendre les images alors que je suis en train d'essayer de les faire. Lorsque je suis en studio ou en chambre noire pour regarder les images, c’est là que je critique les photographies; c’est là que je modifie. La vie n'est pas la photographie. La vie est là où vous voulez être.

Andre D. Wagner

Je travaille peu en argentique et n'ai aucune expérience de développement en chambre noire. Mais je me sens totalement concerné par cette philosophie de la photographie. Il est plus important de vivre l'instant dans lequel je suis que de le photographier. Si je n'ai pas réussi la photo que j'espérais, ce n'est pas grave. Il en viendra d'autres, j'ai appris à les laisser passer. Je préfère toujours passer un bon moment, et si une image qui mérite le détour vient avec, c'est un beau cadeau.

Mon seul moyen pour me forcer à être plus présent est de désactiver complètement l'affichage des photos sur l'écran de mon appareil, et j'essaye de ne pas le regarder, même quand je crois avoir une bonne image. J'attends éventuellement une pause pour regarder les photos en lot.

Photo Andre D. Wagner

Photo Andre D. Wagner

Photo Andre D. Wagner

Rester ouvert

Je pense à ma position dans le monde et aux expériences que j'ai vécues. Mais je ne me promène pas dans les rues à la recherche d'une image qui crie "racisme" ou qui est à propos de la race. Cela fait partie de l’absorption du monde et de l’utilisation de ce qui se présente ou, je suppose, de ce qui est caché dans le flux du temps. Je suis coincé avec moi-même, donc je sais que mes photos viendront. Si je me mets à la recherche de certaines images, je me fermerais aux découvertes.

Je suis ici en respectueux désaccord. Il me semble tout à fait compatible de chercher des images dans un style particulier ou destinées à un projet spécifique tout en restant ouvert aux découvertes. Je suppose que c'est simplement une manière différente d'appréhender la pratique du travail en projet.

Ce qui m'intéresse ici est ce qu'évoque Andre D. Wagner quand il dit qu'il est "coincé avec lui-même". Nous sommes tous coincés avec notre ego, même si nous n'en sommes pas tous autant conscients. Je crois profondément qu'il est important de travailler sur un projet qui m'est personnel pour des raisons intimes, qui raisonne avec qui je suis et mon histoire.

Dans cet esprit, il me semble essentiel de photographier autour de chez moi, là où je vis. Mon quartier, ses habitants, mes voisins, ma famille, seront toujours mes premiers sujets en photographie, parce que je suis coincé avec moi-même.

Photo Andre D. Wagner

Photo Andre D. Wagner

Photo Andre D. Wagner

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Portraits Portraits

Éclairage Rembrandt, un classique en portrait

Je parle peu de portrait sur ce blog, c'était pourtant une de mes activités principales en commande, du temps où je vivais en France. Voici l'occasion si vous débutez de connaître les principales manières d'éclairer un visage, et pour certains de découvrir l'éclairage dit "Rembrandt", du nom du célèbre peintre.

En photographie de portrait, il existe quatre schémas d’éclairage de base qui sont utilisés très fréquemment. Ces quatre types d’éclairage sont les méthodes pour éclairer un visage qui vous seront toujours utiles, dans toutes les situations de portraits, en commande ou pour un projet personnel :

  • Paramount ou Butterfly

  • Loop

  • Split

  • et donc Rembrandt

La différence entre ces 4 types d’éclairage est la source de lumière principale par rapport au visage du modèle. Chaque orientation crée des ombres différentes sur le visage, en fonction de l’angle de la lumière.

Les éclairages exposés ici fonctionnent avec l’utilisation d’une seule source de lumière principale.

Matériel

Pour la réalisation de portraits, ne croyez-pas qu'un matériel très complexe est nécessaire. Personnellement j'ai commencé avec ce matériel de base imbattable en rapport qualité prix :

Au moment où j'écris ces lignes tout cela vaut 168€, et je n'ai jamais eu besoin de plus pour des résultats très satisfaisants. C'est également très facile à transporter, je ne photographie que très rarement en studio et préfère pratiquer le portrait n'importe où.

L'éclairage Rembrandt

L’éclairage Rembrandt est ainsi nommé car le peintre utilisait souvent ce type de lumière dans ses toiles.

Dans un éclairage Rembrandt l’ombre du nez s’allonge et rejoint la zone d’ombre de la joue. Un triangle de lumière apparaît sur la joue coincé entre les deux ombres.

Auto-Portrait de Rembrandt.

Pour l'obtenir, placez votre source de lumière à environ 65 degrés par rapport à votre sujet. Je dis environ, parce qu'en réalité je n'en sais fichtre rien, je fais tourner la personne que je photographie pour obtenir l'effet.

Schéma d'éclairage Rembrandt, vue du dessus (duh)

Notez que l'addition d'un réflecteur sur la partie opposée vous permettra de plus ou moins déboucher les ombres. Pour cela, il vous faudra un 2ème trépied, ou l'usage des bras d'un fidèle assistant.

Le résultat, dont je ne suis pas l'auteur :

Éclairage Rembrandt - Photo Creative Commons

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Éclairage Loop

La différence de l'éclairage Loop est la forme de l'ombre du nez, qui revient sur elle-même. L'effet est obtenu avec un angle de votre source de lumière de 45 degrés. Mais généralement un simple mouvement d'épaule suffit.

Faites attention à la hauteur du flash par rapport au visage, qui transformera la forme et la longueur de l'ombre.

Éclairage Loop / 45°

Et le résultat espéré :

Éclairage Loop - Photo

Scott Kelby

Éclairage Paramount ou Butterfly

Pour obtenir un éclairage Paramount, positionnez votre source de lumière directement en face de votre sujet, au dessus de votre tête. Cet éclairage s'appelle également Butterfly à cause de l'ombre en forme de papillon susceptible de se créer sous le nez.

Les ombres créées par ce type d'éclairage peuvent facilement affiner un visage. Néanmoins si vous préférez déboucher les ombres, vous pouvez demander à la personne que vous photographiez de tenir un réflecteur.

Éclairage Paramount / Butterfly

Et le résultat espéré :

Éclairage Paramount ou Butterfly

Éclairage Split

L'éclairage qui vient de côté va séparer en deux le visage, ombre et lumière. D'où le nom Split.

Du coup là, le positionnement de la source de lumière c'est 90º, j'en suis sûr :) Ce type d'éclairage est facile à obtenir sans flash, en prenant par exemple une fenêtre comme source de lumière.

Schéma d'éclairage split

Éclairage Split

J'espère que vous ne regarderez plus jamais un portrait de Rembrandt de la même manière, que vous saurez reconnaître ces petits triangles de lumière sur les joues. Surtout j'espère que cela vous invitera à essayer chacun de ces éclairages dans vos prochaines séances de portrait.

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