Inspiration Inspiration

Ce qui a fait la plus grande différence dans ma photographie

Avril 2011. Après 3 ans dans l'entreprise qui m'emploie alors, je n'ai compté ni les heures ni les jours pour les projets passionnants auxquels je participais pour le Salon du Chocolat. Après avoir travaillé d'arrache-pied pour la filiale US et le salon de New York, nous avons monté un salon à Shanghai en 4 mois depuis Paris, puis enchaîné les franchises et les nouveaux salon en France à Lille, Marseille et Bordeaux notamment.

À quelques semaines du mois de mai, j'ai des semaines de congés à récupérer, puis suivent un déplacement de 3 semaines au Brésil et 3 semaines de vacances en août puis 10 jours à New York. Je suis séparé depuis peu d'une longue relation et me remet alors d'une rupture du tendon d'Achille. J'ai vécu de longues semaines sur le canapé de mes amis avec des béquilles. Tu parles d'une croisée des chemins. Pour la petite histoire c'est également pendant cette période que je visitais Salvador de Bahia pour la première fois où je décidais de m'installer 7 ans plus tard.

D'avril à fin août pour tous mes déplacements ou vacances, c'est décidé j'aurai mon appareil photo, à l'époque un Sony Nex5 avec une optique Voigtlander 35mm. C'est la première fois de ma vie que j'ai pu consacrer tout mon temps à la photographie et dire que cela m'a plu serait le plus grand des euphémismes. Une révélation. Une passion instantanée, immense, avec au bout l'envie que ça devienne mon quotidien. Je ne l'ai révélé à personne pendant longtemps, j'étais en plein conflit intérieur, pensant que ce ne serait jamais possible.

Ce qui a fait la différence dans ma photographie n'est pas la capacité à voyager et à voir du pays, cette chance n'est qu'une circonstance. Ce qui a radicalement changé mon regard, c'est le fait de pratiquer et de m'entraîner tous les jours. La pratique quotidienne, intensive et répétée m'a fait basculer dans ce moment magique où l'on commence à voir des photos partout.

Le chemin vers la photographie professionnelle est une autre histoire, avec le besoin d'investir, de construire un portfolio et de développer un réseau qui permette de trouver des clients. J'ai eu alors une envie irrépressible de réussir dans la photographie professionnelle. C'est un chemin connexe et facultatif pour progresser en photographie. Mais le challenge de réussir en photographie professionnelle, là encore, m'a poussé à photographier autant que je pouvais, pour tous les projets que je pouvais trouver.

La pratique quotidienne sur une longue période avec le rythme des prises de vues, le développement et l'édition, la publication et la communication avec des objectifs professionnels, m'a fait franchir un cap. Je devais impérativement devenir meilleur pour pouvoir faire envie. Un photographe professionnel, tout comme certains corps de métiers artistiques ou dans l'artisanat, dépend du désir des autres.

Après cette période fabuleuse de quatre mois en Sicile, au Brésil, à Barcelone et à New-York, j'ai compris que la photographie me correspondait plus que toute autre activité. J'ai tout de même mis plusieurs années avant de pouvoir dire que la photographie était mon métier. Mais ces voyages et mes premiers clients de l'époque m'ont montré la clé essentielle pour progresser en photographie :

Photographier beaucoup et régulièrement,
avec l'envie sinon le besoin de s'améliorer.

Et je ne connais pas de meilleur moyen que de travailler sur un projet, que ce soit un projet personnel ou celui d'un client qui a effectivement besoin des photos.

Lire la suite
Technique Technique

Comment Partager son écran et sa webcam en direct sur Instagram avec OBS et Yellow Duck

Depuis 4 mois, je réalise tous mes directs/lives sur Facebook que ce soit publiquement sur mon groupe ou dans le cadre du programme de formation L'Étincelle.

Après avoir commencé en bricolant sur mon téléphone, je suis enfin passé sur OBS pour pouvoir partager en même temps ma tête et mon écran et pour basculer facilement d'une scène à l'autre. Et je compte bien l'utiliser également sur Instagram.

OBS fonctionne parfaitement avec Instagram si vous lui ajoutez le logiciel Yellow Duck. Ainsi vous pourrez partager votre écran, votre tête qui raconte tout ce que vous avez à dire ou toute source vidéo que vous voudrez, depuis votre ordinateur et sans passer par l'application Instagram.

Voici comment :

Configurer OBS et Yellow Duck pour diffuser en direct sur Instagram

1 Téléchargez OBS et Yellow Duck

(Duh).

OBS est un logiciel libre et Yellow Duck est gratuit et ne stocke pas vos identifiants Instagram.

2 Passez OBS en format vertical

Dans les paramètres, inversez le format en entrant la définition 1080x1920 pixels. Vous aurez ainsi un affichage vertical.

Passez OBS en format vertical pour Instagram

3 Créez une collection de scènes spécifiquement pour Instagram

Vos scènes OBS seront tr`s différentes en format vertical. Je vous conseille de créer une collection de scènes dédiée. N'oubliez pas d'ajouter une source audio dans vos sources ;)

4 Identifiez-vous sur Yellow Duck

Yellow Duck ne garde pas vos identifiants, une nouvelle clef de stream sera créée à chaque fois.

Attention, votre clef de stream est valable quelques minutes, si vous ne lancez pas votre flux rapidement elle sera obsolète.

5 Paramétrez OBS

Entrez votre clef de stream dans OBS. Et identifiez votre compte Instagram dans OBS, c'est indispensable pour que cela fonctionne. Là non plus, elle ne sera stockée nulle part.

6 Lancez le Direct / Live

Cliquez sur "Start Streaming" avec votre mulot sur OBS, c'est parti ! Vous êtes en direct sur Instagram, sans l'application, avec partage décran. Attention si vous voulez que quelqu'un participe à votre direct, mieux vaut passer par un appel vidéo que vous partagerez via OBS.

De rien !

Et si vous voulez me voir en direct pour la première fois avec ce système, ce sera mardi 21 Juillet 2020 à 20 heures (heure Française) sur mon compte Instagram. J'aurai le plaisir et l'honneur d'accueillir le photographe Régis Defurnaux pour parler de ses derniers projets.

À mardi pour les photographes ;)

Lire la suite
Inspiration Inspiration

Oubliez les Pixels

La guerre des pixels ne s'est jamais vraiment terminée. Le Sony A7RIV en propose 62 Millions. Le nouveau Canon R5 en a 45 Millions. Et il shoote en vidéo en 8K (environ 8 000 pixels de large) en 30 images par secondes, Une définition 4 fois supérieure à la "haute définition"... J'ai déjà du mal à encaisser la 4k sur mon ordinateur, je tourne toutes mes vidéos en Full HD et je trouve la qualité déjà remarquable. Et qui peut lire de la 8K ?

Il paraît que le futur Sony A7SIII dispose d'une "Dynamic Range" de 15 IL. Ce qui serait au moins trois fois mieux.

Quelle est la définition d'un Rembrandt ?

J'adore ces questions de Geoff Boyle qu'il pose lorsqu'il enseigne :

Quelle est la définition d'un tableau de J.M.W Turner ?

Quelle est la Dynamic Range d'un Rembrandt

Geoff Boyle

Fishermen At Sea | © JMW Turner / WikiCommons

Philosopher in Meditation

| © Rembrandt / WikiCommons

J'ai aussi une affection particulière pour les photographes de paysages qui parlent de théorie des couleurs et de gestion des tonalités ou encore d'espace colorimétrique sur Photoshop. Je voudrais leur demander : quel est l'espace colorimétrique d'un Mark Rothco ?

Untitled - Mark Rothco

Les points communs de ces peintres ? Leurs peintures s'achètent à partir de 20 Millions de dollars.

Oubliez la résolution.

Oubliez l'espace colorimétrique.

Occupez vous de votre image.

Geoff Boyle

On pourrait bien sûr parler de photographie. Quelle est la "Dynamic Range" d'une photo de Bill Brandt ?

Photo Bill Brandt

Photo Bill Brandt

Photo Bill Brandt

Photo Bill Brandt

N'essayez pas de savoir comment fonctionne votre appareil. Il est plus important de comprendre comment fonctionne une image.

Regardez cette dernière photo de Bill Brandt. Tout est net, le sujet est minuscule, et pourtant on sait exactement où regarder. Il devrait être inutile de le préciser, mais ce n'est pas son appareil et sa définition qui ont réalisé cette image. C'est une parfaite maîtrise de la composition, de la lumière et de la symbolique, qui ont permis cette photo.

Lire la suite

De tout vers soi

La photographie est un art analytique, contrairement à la peinture, l'écriture ou la musique.

Si vous écrivez, vous commencez par une page blanche. En peinture vous commencez par un canevas. En musique vous commencez par ce que vous voudrez, mais vous partirez de rien, ou d'une intuition.

Partir de rien et faire ce que l'on veut est merveilleux, vous pouvez ainsi façonner ce que vous souhaitez, et continuer à construire, étape par étape. Vous obtiendrez exactement votre vision. Vous pourrez ajouter, couper, effacer, mélanger.

La photographie en revanche, commence avec tout. Votre palette, c'est le monde qui vous entoure. Vous devrez le réduire à ce que vous souhaitez montrer. Dans le maelstrom de la vie et de toutes ces choses qui existent devant vous, vous devrez choisir ce qui provoque une émotion. Quelque chose provoquera le déclenchement, cela vous appartient et vous représente. Votre cadre en dira autant sur vous que sur ce qu'il montre ou cache.

Que voudrez vous montrer, transformer ou sublimer ? Votre photographie peut être monumentale ou triviale. La photographie est une sélection. Une fraction de seconde qui réduit, et montre une vérité. En photographie vous partirez de tout, et vous irez vers vous-même. Votre photographie sera en même temps une fenêtre sur le monde et un miroir.

La photographie est une intervention.

Photo Genaro Bardy - Out of Lockdown, July 2020

Photo Genaro Bardy - Out of Lockdown, July 2020

Lire la suite

La photographie est l'expression d'un désir

Alors que j'étais en train de préparer le dernier module de formation du programme L'Étincelle, je tombe dans mes recherches deux fois sur la notion de désir en photographie, à quelques heures d'intervalle dans "On Composition and Improvisation" de Larry Fink et "How I Take Photographs" de Daido Moriyama.

Ces deux passages m'ont intéressé, chacun à leur manière. C'est donc l'occasion pour moi de vous les retranscrire et de partager quelques photos des deux remarquables photographes qui en sont les auteurs.

Larry Fink et l'immédiateté du désir

J'aime m'approcher, donner un sentiment d'intimité. Ce n'est pas seulement à quel point je suis proche de mon sujet, mais aussi à quel point je me sens proche. Le critique John Berger écrivait ceci dans son essai à propos de Caravage. Il suggère que son travail est à propos de l'immédiateté du désir, et je dirais que cela est également vrai dans mon travail. L'appareil photo peut faire ressortir un antagonisme ou le narcissisme intense du sujet. Le sujet peut faire l'amour à la caméra. Le sujet peut faire la haine à la caméra. Ils peuvent lui faire nombre de choses.

Ce que j'essaye de faire est de percer ce qui est hostile ou harmonieux dans notre relation et d'aller au cœur de ce qui crée cette énergie. Ceci implique d'être connecté à l'émotion ou à la sensualité. Je ne parle pas de sensualité comme un désir sexuel ou d'une répulsion à un niveau superficiel. Je parle des sens - tous les sens - du bout des doigts jusqu'au bout de la langue.

Larry Fink

Daido Moriyama dans ce monde inconnu et étranger

Quelles capacités sont les plus utiles à un Photographe de rue, dans ce monde inconnu et étranger ? [...] Bien sûr un œil aiguisé est fondamental. Et bien sûr vous devez être vigilant, sensible, réactif, à l'aise dans votre corps, pour pouvoir répondre aux stimuli autour de vous immédiatement.

Mais au-dessus de tout, vous devrez avoir du désir. Ce désir que le photographe doit sentir au moment où il déclenche. Si vous n'avez pas de désir, vous ne verrez pas ce qui est devant vous. Je parle du désir que l'on ressent au moment qui vous pousse à déclencher. Le désir est tout autour de nous, il y en a une quantité disponible gigantesque, infinie.

Il est important d'être vrai vis-à-vis de ce désir. Pour prendre une photographie qui est digne de tout cet intérêt et pleine de sens, vous devez devenir un avec ce désir quand vous déclenchez.

Daido Moriyama


Que serait la photographie, si elle n'était pas l'expression d'un désir de son auteur ?

Lire la suite

7 Astuces en photographie de rue pour les débutants

La photographie de rue est un genre difficile lorsque l'on débute. J'ai essayé d'analyser ma pratique actuelle pour voir ce qui avait évolué par rapport à mes débuts, ça pourra vous être utile si vous débutez.

Stop

La photographie de rue est une activité qui doit prendre toute votre attention. Vous pouvez la pratiquer en marchant et en continuant à penser à ce qui vous occupe en ce moment, mais un bon moyen de progresser est de s'y consacrer et de... s'arrêter.

Arrêtez-vous à un endroit, observez les gens, regardez la lumière, identifiez les formes et les lignes directrices, séparez les couleurs, attendez et profitez de ce moment. Vous commencerez à voir des photos partout.

Attention aux détails

Notre champ de vision est beaucoup plus large que la plupart des objectifs de nos appareils photos. Regardez les détails qui pourraient paraître anodins. Si vous vous approchez suffisamment, vous pourrez composer une photographie intéressante. Travaillez différentes valeurs de plans, et n'oubliez pas le plan serré.

Zoomez si vous voulez, mais je crois qu'il est encore préférable de s'approcher et de changer son point de vue, vous verrez de nouvelles choses dans le procédé.

Un plan serré peut servir à raconter une histoire ou donner plus d'empathie au spectateur de vos photos. Ça peut aussi faire des photos étonnantes, vibrantes, vivantes. Regardez le travail de Daido Moriyama si vous voulez un bon exemple.

Regardez les mains

Deux éléments sont essentiels chez les personnages de vos photographies : les yeux et les mains. N'oubliez pas les mains et soyez attentifs à ce qu'elles disent de la personne que vous photographiez.

Les mains sont d'excellents révélateurs d'une activité ou d'un mouvement, puis elles sont toujours expressives et disent beaucoup de la personne que vous photographiez. Conseiller de photographier les mains est aussi un bon moyen de vous dire de vous approcher de vos sujet.

Dans mes premières années de photographie de rue, j'essayais d'avoir un thème pour chaque sortie, et les mains sont souvent revenues dans ces thématiques.

L'air de rien

Photographier dans la rue sans en avoir l'air est en fait assez facile. Passez en mode vidéo, ou affichez ce que voit l'appareil sur son écran arrière. Puis donnez l'impression d'être en train de filmer une vidéo, avec votre appareil à bout de bras et à hauteur d'yeux. Avancez et déclenchez autant de fois que vous verrez une bonne photo.

Si votre écran est inclinable vers le haut, placez votre appareil au niveau de la hanche et regardez votre écran, personne ne saura vraiment si vous photographiez où êtes en train de régler votre boîtier. Mais nous savons vous et moi que vous serez en train de shooter :)

Pour aller toujours plus près :

9 techniques pour s’approcher en photo de rue

Essayez à 1600 ISO en mode P

Arrêtez de regarder votre appareil, que ce soit pour le régler ou pour voir vos photos, vous êtes en train d'en louper d'autres !

Choisissez un mode automatique qui vous permet quand même d'ajuster vos réglages, le mode P. Avec un réglage de sensibilité à 1600 ISO, votre appareil aura assez de latitude pour s'adapter à toutes les situations.

Libérez-vous l'esprit de la technique et continuez à chercher des photos.

Comment je règle mon appareil photo pour ne plus y penser

Testez la nuit avec des lumières artificielles

La nuit tout devient dramatique, original, intéressant. Prenez un trépied et essayez des pauses lentes en jouant avec les lumières de la ville. Ou restez à main levée et expérimentez avec des hautes sensibilités ou des vitesses lentes (en dessous du 1/30e de seconde).

Éventuellement mes expériences en photographie de nuit ont fini dans un livre qui n'est pas à proprement parler de la photographie de rue, mais les possibilités sont infinies. La nuit est un terrain de jeu à part entière, certains photographes font leur carrière dessus (c'est toi que je regarde, Todd Hido).

Le livre Ville Déserte

Manhattan et Brooklyn la nuit

Quand une voiture me force à bouger avec mon trépied. Il y a parfois des hasards heureux.

Demandez la permission

Si vous suivez ce blog vous allez dire que je me répète :) Le meilleur moyen de progresser en photo de rue quand on débute est de demander la permission pour un portrait. Ce procédé doit vous habituer à aller vers des inconnus et à les photographier.

Et puis vous pouvez tout à fait obtenir des réactions naturelles en discutant un peu tout en continuant à photographier. Avec l'expérience, vous pourrez commencer à photographier juste avant de demander la permission, et vous serez passé de l'autre côté du miroir.

Lire la suite

10 citations de 10 photographes de rue

Je suis à la recherche d'inspiration pour mes écrits sur la photographie, probablement pour repousser l'inéluctable : je dois mettre en page mon livre sur la photographie de rue. Et je n'ai trouvé que cet artifice, qui j'espère vous ravira les yeux et la tête autant qu'il plaira à Google.

Toutes ces citations sont traduites par mes soins et issues du livre Street Photography Now, qui est remarquable. Comme l'Atlas Mondial de la Photographie de Rue, il n'explore pas assez à mon goût l'Amérique du sud et l'Afrique, mais je ne peux lui en tenir rigueur.

Voici 10 citations et 10 photos de certains de mes photographes de rues préférés. Si après ça vous n'êtes pas amoureux de la photographie de rue, je ne peux plus rien faire...

10 citations de 10 photographes de rue

Narelle Autio

Je suis un peu voyeuse par nature et j'aime comparer la rue à une performance artistique. [...] Je regarde les gens bouger, vivre des moments excentriques, beaux, drôles.

Narelle Autio

Photo Narelle Autio

Maciej Dakowicz

Quand je prends des photos de la vie nocturne de Cardiff, j'aime passer un bon moment, faire la fête comme ceux que je photographie et oublier les dangers potentiels. Prendre quelques verres peut aider. Moins réfléchir donne de meilleures photos.

Maciej Dakowicz

Photo Maciej Dakowicz

Melanie Einzig

Photographier en public me garde éveillée et consciente, toujours à regarder autour de moi, émerveillée par ce qui occupe les humains.

Melanie Einzig

Photo Melanie Einzig

Bruce Gilden

Si vous pouvez sentir la rue en regardant la photo, c'est une photo de rue.

Bruce Gilden

Photo Bruce Gilden

Markus Hartel

Mes photos ne sont pas nécessairement jolies, mais elles montrent de beaux moments de la jungle urbaine.

Photo Markus Hartel

Richard Kalvar

J'aime jouer avec la réalité ordinaire, utiliser des acteurs qui ne posent pas et qui sont inconscients du drame dans lequel je les ai placés.

Richard Kalvar

Photo Richard Kalvar

Trent Park

Je chasse toujours la lumière. La lumière rend l'ordinaire magique.

Trent Parke

Photo Trent Parke

Martin Parr

J'aime créer une fiction à partir de la réalité. Je le réalise en prenant le préjudice naturel de la société et en le tordant.

Martin Parr

Photo Martin Parr

Matt Stuart

Achetez une paire de chaussures confortables, ayez un appareil autour du cou en toutes circonstances, gardez les coudes fermés, soyez patients, optimistes et n'oubliez pas de sourire.

Matt Stuart

Photo Matt Stuart

Ying Tang

Être dehors dans la rue est un voyage personnel. J'essaye d'attraper un moment qui veut dire quelque chose, pour moi.

Yin Tang

Photo Ying Tang

Lire la suite
Projet Photo Projet Photo

Esperando Luna

Les derniers mois de grossesse pour un deuxième enfant peuvent paraître longs. Nous savons déjà comment l'histoire va se dérouler et nous attendons son dénouement.

Ces derniers mois d'attente furent particuliers pour notre famille : exclusivement à la maison, confinés pendant trois mois en attendant qu'une pandémie passe. Les jours sont intenses, Tom grandit en courant, la cuisine, le salon, la ville dans une torpeur de fin d'été.

Ensuite, l'isolation quand le virus se déclare. Pour chacun de nous, la solitude et l'attente dans une chambre pendant 15 jours, alors que la vie continue à quelques mètres derrière une porte.

Et puis, un jour de juin où les virus et les autres n'ont plus d'importance, elle arrive.

Luna


Os últimos meses de gravidez de um segundo filho podem parecer longos. Já sabemos como a história se desenrolará e aguardamos o resultado.

Esses últimos meses de espera foram especiais para a nossa família: em casa, por três meses, enquanto esperávamos uma pandemia. Os dias são intensos, Tom cresce correndo, a cozinha, a sala, a cidade em um torpor de fim de verão.

Finalmente, isolamento quando o vírus eclode. Para cada um, a solidão e a espera no quarto por 15 dias, enquanto a vida continua alguns metros atrás de uma porta.

E então, um dia de junho, quando vírus e outros não importam mais, ela chega.

Luna

Lire la suite
Inspiration Inspiration

7 Leçons sur la photographie avec David Alan Harvey

David Alan Harvey est le photographe qui m'a bouleversé ces six derniers mois, dans un premier temps avec ses photographies, notamment les deux livres que je me suis procurés : « Based on a True Story » et « Cuba » . Il m'a ensuite amené à réfléchir profondément sur ma photographie, avec les différentes interviews et interventions que j'ai pu découvrir.

Pour différentes raisons, David Alan Harvey est devenu ma principale source d'inspiration dans ma photographie. Peut être parce qu'il a travaillé là où je vis ? Surtout parce que sa philosophie et ses photos sont parfaitement alignées avec ce que je souhaite produire et ma manière de vivre.

Qui est David Alan Harvey ?

David Alan Harvey a commencé la photographie très jeune. Son premier projet consistait simplement à documenter sa famille, alors qu'il avait 12 ans. Son premier livre photo était en noir et blanc avec des photos de sa famille et de leurs principaux événements du quotidien. Il dit appliquer toujours les mêmes principes dans ses livres photo depuis.

Son livre suivant et son premier ouvrage publié s'intitule « Tell it like it is » dans lequel il a décidé de passer du temps avec une famille afro-américaine dans un ghetto en Virginie. Pendant un été entier, il est resté avec eux, a vécu avec eux, est allé à l'école avec les enfants et a documenté leur vie. Il avait la volonté de changer la société par son travail - il a vendu les exemplaires de son livre pour collecter des fonds pour l'église afro-américaine locale de cette communauté.

Il a commencé à travailler avec National Geographic et est devenu un des photographes majeurs de la publication, travaillant à travers le monde. Il a enfin rejoint la prestigieuse agence Magnum en 1993, confirmant sa place parmi les plus grands photographes contemporains.

Il a publié de nombreux ouvrages, notamment son livre «Divided Soul» qui documente plus de 20 ans de photographies dans le monde entier.

Je voulais écrire cet article pour partager ce que j'ai appris de David Alan Harvey en photographie. Voici les 7 principaux enseignements.

Photo David Alan Harvey - Rio de Janeiro

Tout sujet est politique

David Alan Harvey a travaillé sur des zones de conflit, mais il n'est pas spécialement reconnu pour ses "photos de guerre". Il parle notamment de son expérience au Honduras, où il déambulait dans la capitale, sans chercher particulièrement le front, il cherchait plutôt à documenter le quotidien des habitants de la ville.

J'aime particulièrement sa vision de la photographie de rue, qui est pour lui un message sociologique sur son époque et sur les modes de vie. Sans chercher forcément une justification pour la photographie de rue que j'aime déjà tellement, cette pratique est fascinante pour ce qu'elle permet de faire émerger. La photographie de rue est une expérience sociologique, même si vous ne publiez pas vos photos.

Photo David Alan Harvey - Mexico

Copier les plus grands

Pour atteindre la maîtrise en photographie, ou dans n'importe quel domaine d'ailleurs, vous aurez besoin de beaucoup de travail, mais également de trouver un ou des mentors. Il n'existe pas d'expert mondial, quelque soit sa spécialité, qui ne se soit trouvé à progresser au contact des maîtres qui l'ont précédé.

La beauté de la photographie est que vous n'avez même pas besoin de côtoyer ou fréquenter vos mentors pour qu'ils puissent vous inspirer. Vous pouvez photographier comme eux, penser comme eux, travailler comme eux, uniquement en observant leurs photos dans leurs livres ou maintenant sur les internets.

David Alan Harvey cite ses références et inspirations de son début de carrière, ils sont très connus : Henri Cartier Bresson et Robert Franck. Deux monuments de la photographie de rue dont les livres à la sauvette et The Americans ont inspiré des milliers de photographes après eux.

David Alan Harvey dit qu'il a essayé de copier ces photographes pendant un moment, avant d'évoluer notamment vers la photographie couleur dont il est devenu l'un des meilleurs représentants. Il se distingue également d'Henri Cartier-Bresson qui était réputé pour être distant avec ses sujets. David a toujours essayé de s'insérer dans la vie des gens, d'aller plus loin et de passer du temps avec eux.

Photo David Alan Harvey - Honduras

Un appareil, un objectif

C'est le seul conseil un peu technique que recommande David Alan Harvey : un appareil, un objectif. Et les garder toujours avec soi. Cela permet notamment d'être rapide et ne rien louper, on ne sait jamais quand une photo intéressante sera là devant soi.

Je ne travaille plus qu'en focale fixe depuis quelques années, mes zooms étant exclusivement réservés à des commandes très spécifiques en architecture ou sur un événement. J'ai encore tendance à jongler entre les focales 28mm et 40mm. Mais je crois que je vais céder dès que je peux sortir de chez moi (je vis au Brésil si vous êtes nouveaux sur ce blog), et me procurer le 35mm dont je rêve pour mon Sony A7.

Sur mon Ricoh GRII, je bascule fréquemment sur la focale 35mm, le 28mm est trop large pour moi quand je ne suis pas dans les rues de New-York.

Commencer en bas de chez soi

David Alan Harvey répète cela à l'envie : vous n'avez pas besoin de prendre l'avion pour prendre de grandes photos. Je suis totalement en phase avec ce principe, la photographie doit d'abord documenter votre vie, pas besoin de s'en inventer une.

Restez à la maison et regardez dans le miroir.

David Alan Harvey

Commencez par photographier dans votre jardin, dans votre arrière-cour, dans la rue en bas de chez vous. Si vous n'arrivez pas à prendre de grandes photos en bas de chez vous, un avion et un pays exotique n'y changeront rien.

David Alan Harvey dit ainsi : "Restez à la maison et regardez dans le miroir". La photographie est aussi un outil d'introspection. Pour lui, en photographie on est témoin d'une scène mais aussi totalement connecté à ce qui se passe devant soi.

Toute photographie est un peu auto-biographique. Sinon pourquoi l'aurions-nous prise ou choisie ?

Photo David Alan Harvey

Le plus intelligent dans la pièce

Lorsque David Alan Harvey parle de son travail pour ce qui est probablement le plus prestigieux des magazines au monde, National Geographic, il raconte avoir été envoyé pour des courtes durées dans des pays dont il ne connaissait rien.

Comment produire une série photographique de haute volée en 15 jours quand on découvre un endroit ? David Alan Harvey mettait un point d'honneur à mieux connaître le sujet ou le lieu sur lequel il photographiait que le journaliste avec qui il travaillait, que l'éditeur qui sélectionnait les photos et les photographes, ou que le rédacteur en chef qui donnait les missions. Il lisait tout ce qu'il pouvait trouver, devenait incollable.

Puis, arrivé à destination, David Alan Harvey explique que pour aller plus loin dans la vie de ceux qu'ils croisaient, il s'inventait une vie sur place. Il se comportait comme s'il était là depuis des années, se faisait des amis, une vie sociale. Cette vie inventée mais bien réelle le temps de son travail l'occupait entièrement, du petit matin jusque tard dans la nuit.

Ses photographies sont les meilleurs témoins de cette méthode radicale.

Photo David Alan Harvey

Comment percer comme photographe professionnel

Voilà probablement le conseil le plus simple et époustouflant que j'ai jamais reçu. Pour percer comme photographe professionnel, il suffit de se donner à soi-même la commande dont on rêve.

Ce conseil me renvoie à la déception qui m'affligeait quand j'ai reçu une réponse négative pour un projet ici à Salvador. Le projet était parfait, passionnant, fait pour moi. C'est décidé, quand je sors de confinement, je m'y colle.

Photo David Alan Harvey

Les niveaux en photographie

David Alan Harvey évoque les différents niveaux de qualité en photographie professionnelle. Là encore, c'est aussi simple que percutant.

Le premier niveau est le niveau "Magazine". Ouvrez le magazine pour qui vous rêveriez de travailler, et demandez-vous objectivement si vous avez le niveau pour leur proposer des photos. L'effet Dunning Kruger qui accentue la sur-confiance des photographes marche certainement au maximum ici, mais si l'on reste lucide on peut s'étalonner.

Le deuxième niveau dont parle David Alan Harvey est le niveau "Livre" ou "Exposition". Nous parlons ici du livre travaillé avec un éditeur ou d'une exposition montée avec une galerie.

Enfin le troisième niveau est le niveau "Musée". Tout cela semble parfaitement cohérent.

Photo David Alan Harvey - Honduras

À suivre

J'ai encore une quantité invraisemblable d'enseignements à partager de David Alan Harvey, j'écrirai probablement la suite. En attendant, je me replonge dans ses livres, et je vous invite à en faire autant.

Lire la suite